Plusieurs aurores boréales ont traversé le ciel vendéen dans la nuit du dimanche 23 et lundi 24 avril. Difficilement visibles à l'œil nu, des photographes ont pu les immortaliser grâce à la sensibilité des capteurs de leurs appareils.
Finlande, Islande, Norvège, Suède, ce sont surtout ces destinations qui évoquent les aurores boréales, vagues vertes, violettes, rouges et roses qui illuminent la nuit.
Déjà observé à la fin du mois de février, le phénomène est pourtant de nouveau apparu dans le ciel de Vendée au soir des 23 et 24 avril.
Plusieurs photographes ont pu immortaliser les couleurs irisées des aurores, comme l'astrophotographe et membre de l'association Village du Ciel Frank Tyrlik à Sèvremont.
"Il faut un coup de chance pour arriver à photographier une aurore, il faut être plutôt à la campagne, que le temps ne soit pas trop couvert et que la lune ne soit pas trop importante. Et il faut que l'aurore se pointe à ce moment-là", énumère-t-il.
De rares taches vertes visibles à l'œil nu
Cyrille Baudoin, membre de l'Astroclub 85, est, lui aussi, sorti, objectif à la main, dans son jardin de La Bruffière pour capturer les lumières boréales.
Les aurores sont généralement peu visibles à l'œil nu, mais leur intensité a permis d'apercevoir des taches vertes.
Les tâches vertes qu'on a pu voir sont assez inhabituelles en France, en général, à l'oeil nu, on voit plutôt des bandes rouges.
Cyrille BaudouinPhotographe
Le photographe signale néanmoins que dans un centre-ville comme celui de Nantes, la pollution lumineuse est trop forte pour apercevoir quoi que ce soit. "L'idéal est d'être dans un champ, éloigné de sources lumineuses", indique-t-il.
Conseils pour capturer une aurore boréale
Pour espérer pouvoir admirer pleinement la beauté des aurores, un appareil photo est indispensable.
"Il faut de préférence un Reflex avec un objectif assez ouvert pour absorber un maximum de luminosité. Le mieux est de faire un grand angle pour avoir des avant-plans sympas, comme des arbres", explique Frank Tyrlik.
À nos latitudes, les aurores ne sont jamais très brillantes. L'appareil photo permet de cumuler la lumière.
Frank TyrlikAstrophotographe
Le photographe préconise une focale courte et une sensibilité forte : "Moi, j'étais à 3 600 ISO". Mais le maître mot est la "pose longue", pour exposer le capteur de l'appareil plus longtemps que lors d'une prise de vue classique et lui permettre d'engranger le maximum de lumière, en le plaçant sur un trépied pour éviter le "flou de bougé".
10 à 30 secondes suffisent selon Frank Tyrlik, qui explique que cette technique est également utilisée sur 3 à 4 heures pour photographier les "galaxies et les nébuleuses". Les sources lumineuses mobiles prennent alors la forme de trainées lumineuses sur le cliché final.
La dernière astuce du photographe consiste à faire la mise au point sur la lune, ou sur un point lumineux, "avant de repasser en mode manuel", pour que l'appareil ne cherche pas à faire la mise au point à l'aveugle dans la nuit.
Des particules libérées par une éruption solaire
Frank Tyrlik recommande de se renseigner sur des applications mobiles "comme Space weather" pour s'informer sur les aurores à venir.
Bien que les sorties se soldent parfois par un échec, il encourage à "tenter le coup en campagne", et à "lever les yeux vers le ciel de temps en temps".
Les aurores sont provoquées par des éruptions solaires. "Le soleil éternue", sourit Frank Tyrlik, et libère ainsi des nuages de particules magnétiques projetés vers la Terre. En entrant en contact avec l'atmosphère terrestre, les particules sont attirées vers les pôles magnétiques nord et sud de la Terre.
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La couleur des aurores varie en fonction des interactions des particulesn avec les éléments chimiques présents dans l'atmosphère à différentes altitudes, vert pour l'oxygène et violet pour l'azote.
Un pic d'activité des aurores boréales devrait survenir en 2025.