Exit les canots tous temps, qui depuis plus de 30 ans permettent aux sauveteurs de la SNSM de mener à bien leurs missions de sauvetage en mer. Une nouvelle génération de vedettes arrive dans les ports. Des NSH, navires hauturiers de première classe. La SNSM de l'Herbaudière célébrait ce samedi 8 octobre la mise à l'eau de la première de ces unités.
Il y avait du beau monde et la foule des grands jours ce samedi matin sur le port de l'Herbaudière à Noimoutier... Des badauds bien sûr mais aussi des députés, le Préfet, des maires, et des responsables de la SNSM venus chacun souhaiter le meilleur au nouveau bateau de la station de sauvetage.
Il faut dire que cette mise à l'eau n'a rien d'anecdotique, dans un département marqué par le drame du 7 juin 2019, qui, lors de la tempête Miguel a vu périr trois sauveteurs partis secourir un pêcheur,
Et puis ce n'est pas tous les jours qu'on inaugure un prototype, un équipement à 2 millions d'euros !
La SNSM de l'Herbaudière a en effet été retenue pour accueillir le premier exemplaire de cette vedette de 17 mètres de nouvelle génération.
Son nom : le Gustave Gendron, ( en hommage à l'ancien patron du Clémenceau II) - Simone Anita, en mémoire de la générosité de cette donatrice, dont le legs a permis de financer le projet.
Un honneur pour Jean-Paul Couton, le patron de l'embarcation et de la station SNSM de l'Herbaudière à Noirmoutier. "C'est un bateau qui va être performant, parce qu'on l'a déjà essayé à la mer avec des vents de 35 noeuds, ce qui représente environ 50km/h, et qu'il a une bonne tenue à la mer".
Performant, doté des technologies les plus avancées au service du sauvetage en mer.
Ce modèle de bateau a été réfléchi et conçu par la SNSM pour remplacer progressivement le canot tous temps, mis en service il y a trente ans voire plus et qui s'avère "fatigué" par les conditions extrêmes dans lesquelles il a navigué.
"Le souci de la sécurité des sauveteurs a été primordial dans la conception de cette nouvelle gamme explique t-on à la SNSM. Les nouveaux sauveteurs sont moins habitués que les professionnels à naviguer avec de multiples cadrans et alarmes sous les yeux. L’électronique, beaucoup plus présente à bord, devrait entraîner une simplification des commandes et des contrôles ramenés sur quelques écrans. Si rien ne clignote ou ne passe au rouge, c’est bon".
La transmission des données numériques devrait aussi devenir une routine, "permettant par exemple de communiquer des données médicales ou des photos d’une victime ou de recevoir la route de recherche demandée par le CROSS qui coordonne le sauvetage à terre. Le système passera automatiquement du Wi-Fi à la 4G, voire la 5G, et à la communication par satellite en fonction de la localisation du navire et de la qualité de réception, cela sans intervention de l’équipage".
Pour rappel, la SNSM travaille depuis huit ans sur le renouvellement de sa flotte. Le programme Nouvelle Flotte de la SNSM a été conçu en intégrant le retour d’expérience d’un groupe de travail majoritairement composé de sauveteurs de la SNSM, et l’analyse pointue de l’accidentologie et des zones géographiques d’utilisation en mer.
Il a pour objectifs de faire face au vieillissement des bateaux actuels, d’homogénéiser la flotte mise en œuvre pour le sauvetage assuré, de la dune au large, d’améliorer la sécurité des sauveteurs, de s’adapter aux nouvelles pratiques des usagers du littoral, et enfin de répondre aux enjeux écologiques.
140 bateaux de la flotte SNSM doivent être renouvelés sur une période de dix ans pour un montant avoisinant les 100 millions d’euros.