Un cadavre de baleine à la dérive a été signalé entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Les Sables d'Olonne en Vendée. La Préfecture Maritime de l'Atlantique recommande aux plaisanciers de ne pas s'approcher de l'animal pour éviter toute collision avec une embarcation.
Dans un avis urgent aux navigateurs publié le 6 juin 2023 la Préfecture Maritime de l'Atlantique située à Brest indique "une baleine morte de 2,50 m à la dérive secteur Saint-Gilles-Croix-de-Vie" et recommande " de ne pas s'approcher de l'animal" qui "représente un danger pour la navigation".
Le cadavre de ce petit cétacé a été signalé aux autorités maritimes mardi 6 juin 2023 par un plaisancier.
Le témoignage de l'homme qui a vu la baleine
Gérard Guittonneau fait partie de la brigade SNSM de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et il était en mer sur le zodiac d'un ami à peu près deux miles de la côte vendéenne nous explique-t-il par téléphone.
"On voyait une masse blanche" témoigne Gérard Guittonneau "et on pensait que c'était un bateau qui était retourné".
"Quand on s'est approché on a compris qu'il s’agissait d'un cétacé mort" constate le plaisancier vendéen.
On a fait demi-tour et j'ai tout de suite appelé le port de plaisance de Saint-Gilles car je les connais bien. On est habitué à faire des prélèvements avec l'IFREMER donc ensuite ils m'ont mis en contact avec leur base de La Rochelle et on leur a envoyé quelques photos
Gérard Guittonneauun pêcheur vendéen
"C'est sûr que la personne qui navigue là et qui est attentionnée à autre chose et qui tape dedans, le bateau se retourne" constate le marin à propos de l'avis aux navigateurs de la Préfecture Maritime.
"On a été surpris de trouver cette bête-là si près de la côte" notre Gérard Guittonneau qui termine "ensuite on est parti pêcher ailleurs tout simplement".
Un cétacé de la race des Petits Rorquals
"Sur nos côtes il y a deux types de rorquals qui s'échouent régulièrement sur nos côtes" détaille Olivier Van Canneyt biologiste à l'Observatoire PELAGIS de l'Université de La Rochelle.
"Il y a le rorqual commun qui pour le coup est une espèce de grande taille qui peut faire jusqu'à vingt mètres de long" détaille le scientifique.
"Et ensuite on a le rorqual à museau pointu qui est une espèce de baleine qui fréquente nos eaux dans le Golfe de Gascogne et sur Manche Ouest", rajoute Olivier Van Canneyt.
"C'est une espèce un peu plus côtière que le rorqual commun et dont la longueur varie plutôt entre 4 et 6 mètres".
"C'est une espèce à fanons qui se nourrit essentiellement de petits poissons pélagiques qu'elle attrape en filtrant l'eau avec ses fanons" conclut le biologiste rochelais.
Sur la fréquence du phénomène le biologiste de Pélagis explique qu'il "y a des échouages sur nos côtes à peu près tous les ans".
Pour les animaux retrouvés vivants sur nos côtes il s'agit peut-être de s'approcher pour chasser le poisson dont elles se nourrissent. Ils vont se faire piéger ensuite par la marée ou la topographie. Pour les animaux échoués morts, ils sont morts en mer et dérivent longtemps avant. L'état de décomposition fait que malheureusement on ne peut pas toujours déterminer la cause de la mort
Olivier Van Canneytbiologiste à l'Observatoire PELAGIS de l'Université de La Rochelle
Pas de remorquage de prévu
"La carcasse s'est éloignée au large" nous indique jeudi matin 8 juin 2023 le Bureau de Communication de la Préfecture Maritime.
"Nous n'avons plus sa position" précisent les autorités maritimes qui ajoutent "la nature va faire son œuvre maintenant".
Comprenez : ce sont les poissons qui vont se charger de désintégrer la carcasse de l'animal.
Un survol de la zone était prévu par un avion des douanes dont la mission était déjà programmée avant cette découverte. "Pour des raisons opérationnelles" il n'a pas pu effectuer cette reconnaissance-là.
"Le phénomène n'est pas surprenant" précise le Bureau de communication des autorités maritimes brestoises pour qui malheureusement ces décès arrivent souvent par série.