Ils sont des centaines de milliers de visiteurs à avoir franchi, depuis l'ouverture le 19 octobre dernier, les portes du village du Vendée Globe. Mais qui sont les travailleurs de l'ombre ? Ces petites mains qui s'activent avant l'ouverture, en pleine nuit, pour que la fête soit réussie ? Nous sommes allés à leur rencontre.
Cinq heures du matin. La nuit a posé son manteau noir, sur le village du Vendée Globe. À l'intérieur, les chants et les cris des derniers fêtards ont disparu depuis plusieurs heures. Pour laisser place au silence. Ou presque. Au loin, les chapiteaux des partenaires sont éclairés et on entend le bruit des aspirateurs.
Un ménage contre-la-montre
Depuis 4 h 45, Sophie et ses collègues, agents d'entretien, se sont lancés dans un véritable contre-la-montre. Deux chapiteaux à aspirer et à nettoyer, avant 8 h 30 et l'arrivée des premiers exposants. " Aujourd'hui, c'est le rush, explique-t-elle. D'habitude, on a la grosse machine pour faire les allées. Mais on ne l'a pas ce matin. Donc du coup, on fait la course. On court."
Le regard fixé sur le sol, elle n'a pas trop le temps de discuter avec nous. Chacun d'entre eux à son propre secteur à mettre au propre. "On est trois et on est toujours affectés ici, décrit Sophie. C'est vrai qu'au bout d'un moment, on sait ce qu'on a à faire. Le boulot est toujours le même. Le principe, c'est que ce soit propre."
J'ai déjà eu des réflexions et des mercis
Sophie JuarezAgent d'entretien sur le Vendée Globe
Si le travail est difficile, elle garde pourtant le sourire. Satisfaite du travail bien fait lorsque les exposants et le public arrivent. "C'est un travail d'équipe, avant tout, rajoute-t-elle. On est contents que les gens soient ravis."
"Même si nous sommes invisibles..."
Comme Sophie, chaque jour, c'est une vingtaine d'agents d'entretien qui se relaie entre 5 h et 20 h. Objectif : que le village soit propre, à l'arrivée du public, mais aussi tout au long de la journée. Changements des sacs-poubelle, nettoyage des parties publiques et privées, des toilettes…
Des tâches confiées par l'organisation du Vendée Globe à la société "Nil" (Nettoyage Industriel du Littoral). Basée en Vendée, cette entreprise, dirigée par la famille Houssaint depuis près de 50 ans, a supervisé l'entretien de 8 des 10 éditions de Vendée Globe.
Même si nous sommes invisibles sur le Vendée Globe, la visibilité, c'est la propreté sur le site en lui-même
Mickaël VukelichAgent d'entretien sur le Vendée Globe
"C'est un événement international, décrit Mickaël Vukelich, agent polyvalent de la société sablaise. C'est une vitrine pour le département de la Vendée, et pour nous aussi."
"C'est pour moi un privilège"
Lui aussi fait partie des petites mains, qui s'activent la nuit dans l'ombre. Cédric Sixta est agent de sécurité et responsable des équipes de nuit. Chaque soir, à la fermeture, il reste avec ses collègues et veille sur le village du Vendée Globe. Leur rôle : veiller à ce que la sécurité du site soit préservée 24 heures sur 24.
Pour cela, comme chez les agents d'entretien, chacun a un rôle bien défini. "Sur un site aussi grand que ça, il y a des réunions qui se font avec notre direction, les directions du Vendée Globe et tout ce qui va avec, décrit-il. Elles permettent de mettre en place une stratégie tous ensemble avec un nombre d'agents définis, qui fait que nous pouvons, de jour comme de nuit, protéger au mieux le site."
Son rôle : veiller à coordonner les équipes sur place, ainsi que des rondes. Sur le ponton vide, seul le bruit du vent, sur les mâts des Imoca, accompagne le rythme de ses pas. "Je pense que pour moi, c'est plus important d'être là en pleine nuit par exemple qu'en plein jour, confie Cédric, dont c'est le premier Vendée Globe. C'est magique, c'est un vrai bon moment, c'est une belle manifestation et avoir le privilège de faire ça, je trouve que c'est extraordinaire."
Un ballet d'employés, à la partition millimétrée. Un savant mélange, qui permet qu'à l'ouverture du village du Vendée Globe, la fête soit plus belle.
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