Dans quelques heures, le Vendée Globe s'élancera à nouveau des Sables d'Olonne. Sur la ligne de départ, quarante skippers, dont six femmes, parmi lesquelles Clarisse Crémer, arrivée 12e de la précédente édition. Avant de reprendre la mer, la navigatrice nous raconte son parcours dans une bande dessinée parue chez Delcourt.
"J'y vais mais j'ai peur ". C'est avec ces mots que Clarisse Crémer a dit oui. Oui à Ronan Lucas, directeur de la Team Banque Populaire. Oui pour être sur la ligne de départ de la plus belle course autour du monde, une course à la voile, en solitaire, sans escale, et sans assistance.
Et elle avait de quoi avoir peur Clarisse Crémer, elle qui ne s'était finalement lancée sérieusement dans la voile que trois petites années plus tôt. Forte tout de même d'une expérience avec à son actif une Mini-Fastnet, une Transgascogne, une Mini Transat, une Transat AG2R, la voilà transportée dans un autre monde, la légende, le Vendée Globe.
Une sacrée aventure qu'elle a souhaité raconter en bande dessinée, à la façon de l'album Dans la combi de Thomas Pesquet (éditions Dargaud) écrit et dessiné par Marion Montaigne, avec force détails, beaucoup d'humour et surtout d'humilité. Mais comment peut-il en être autrement, une femme comme un homme, face à la mer, apprend forcément à rester humble.
Avec un trait séduisant et lui aussi plein de fantaisie, Maud Bénézit trouve la forme idéale, des planches sans cases, un découpage hyper dynamique, pour mettre en images l'aventure de Clarisse Crémer, consignant tous les instants, petits et grands, intimes et médiatisés, joyeux et tristes, depuis la décision de faire le Vendée Globe jusqu'à son arrivée le 3 février 2021 à 16 h 44, après 87 jours, 2 heures, 24 minutes et 25 secondes de course.
Un "marin comme les autres"
On la suit pendant sa préparation physique, son travail avec l'équipe technique, sa prise en main du voilier, le départ de la course, elle raconte ses repas, sa gestion du sommeil, ses peurs, ses hallucinations, les tempêtes, les pétoles, les douches, sa peur de la collision avec un cétacé, son passage du Cap Horn. De quoi vous changer une femme ? Pas fondamentalement.
Dans la scène de la remontée du chenal, son personnage figé sur la proue du voilier, le sourire coincé devant la foule en liesse, laisse échapper une pensée : "C'est comme les vidéos d'arrivée du Vendée Globe sauf que là c'est moi !"
C'est elle, c'est Clarisse, une femme, une skippeuse, un "marin comme les autres" aime-t-elle répéter. Parce que oui, comme nous le rappelle aussi cet album passionnant et fort en émotions de bout en bout, hommes et femmes concourent ici sur un même classement. Comme en bande dessinée !
J'y vais mais j'ai peur, Journal d'une navigatrice, de Clarisse Crémer et Maud Bénézit. Delcourt. 24,95€
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