Les résidences secondaires font partie du décor des Sables-d'Olonne depuis fort longtemps. Mais la ville côtière étant devenue une ville ambitieuse de 45 000 habitants depuis la fusion de 2019, ces logements de vacances se font trop nombreux sur le parc locatif pour la Mairie et l'Agglomération. (Un article initialement publié en mars 2022)
Déterminée à loger davantage d'habitants à l'année, l'agglomération des Sables-d'Olonne a voté en mars dernier un quota visant à réduire la trop grande concentration de résidences secondaires souvent vides. La mesure inquiète les agences immobilières de la ville. "Sur le front de mer et dans le quartier du Passage, on est presque à 70% de résidences secondaires et touristiques", souligne le maire (DVD) Yannick Moreau.
Afin de pouvoir loger davantage d'habitants à l'année, Sables-d'Olonne agglomération a voté le 10 mars une mesure visant à instaurer un quota de meublés touristiques dans la ville. " Avec le soutien de l'Agglomération, la Ville a voté un plan "Louez à l'année " pour encourager les propriétaires à mettre leurs biens secondaires ou touristiques sur le marché de la location à l'année," poursuit l'édile sablais, par ailleurs président de l'agglomération.
Inquiétude des agents immobiliers
Dans le même but, la collectivité a déjà mis en place en janvier 2022 une prime allant de 5 000 à 10 000 euros sur 3 ans, dont une cinquantaine de Sablais ont déjà profité. Mais la décision du 10 mars vise désormais une réduction du nombre de locations touristiques.
Devant cette mesure, Alexandre Machery, directeur de l'agence immobilière Plage, grince des dents. Dans l'immense majorité des locations de vacances qu'il administre, " les propriétaires viennent à l'avant-saison touristique, en après-saison, au mois d'août, font de la location de vacances pour pouvoir payer les charges. Et on a des touristes qui viennent visiter les Sables, profiter des restaurants, des bars, explique-t-il avant du souligner un paradoxe : On nous dit qu'il faut plus de vacanciers aux Sables-d'Olonne dans un sens, mais qu'il faut moins de location de vacances. On a du mal à comprendre".
Les professionnels de l'immobilier reprochent à la collectivité locale de les avoir mis devant le fait accompli. " Si aujourd'hui on prive une clientèle qui souhaite réaliser un achat de résidence secondaire, voire de faire un peu de location saisonnière, on se tire une balle dans le pied, juge Patrice Blandineau, directeur de l'agence Atlanta. On va perdre cette une clientèle qui va partir vers d'autres villes; Je trouve que c'est dommage, une concertation aurait été primordiale."