Saint-Gilles-Croix-de-Vie : Narcisse Pelletier, naufragé aborigène vu par Chanouga, auteur BD

Narcisse Pelletier a fait naufrage et a été recueilli par un clan Aborigène en 1858. L'enquête sur le parcours de ce natif de Saint-Gilles-Croix-de-Vie est passionnante comme nous l'explique Chanouga, auteur de bandes dessinées qui a participé à l'enquête et au documentaire. A voir ce lundi.

Qu’est-ce qui vous passionne dans les histoires de naufrage ?

J’ai longtemps pratiqué la plongée sous-marine de manière intensive, à cette époque ma motivation principale était l’exploration d’épaves.
Au-delà de la beauté du navire englouti, bien souvent les naufrages sont liés à des événements dramatiques au fort pouvoir évocateur, c’est une matière à fantasmes sans pareil, un temps arrêté entouré de mystères, de fantômes, de trésors disparus, de questions sans réponses… Évidemment, cela renvoie aussi à mon l’enfance, à mes lectures : Jules Vernes,  R.L. Stevenson, Daniel Defoe…
Par la suite, j’en suis arrivé à collecter les histoires de naufrages et de naufragés, principalement celles du XIXe siècle… C’est dans ce contexte que le hasard m’a conduit sur les traces de Narcisse Pelletier, un naufragé « hors norme », antithèse de Robinson Crusoé, un exemple unique d’assimilation d’un civilisé parmi les « sauvages » du Nord Queensland… le plus atypique de tous les naufragés et surtout la quintessence de mes obsessions !
 
 

Comment a débuté votre collaboration avec Serge Aillery, le réalisateur ?

Lorsque j’ai décidé, il y a quelques années, de me lancer dans la création de la bande dessinée « Narcisse », l’état des connaissances à son sujet était extrêmement pauvre. Cela m’a conduit à m’engager dans une véritable enquête, j’imaginais alors être le seul au monde à connaître cette histoire édifiante !
Peu de temps après la sortie du premier tome, j’ai reçu un appel de Serge m’invitant sur les terres d’origine de Narcisse. La sortie de mon album et la façon dont j’abordais cette histoire avait semble t-il réactivé chez lui l’intérêt pour le personnage local, en vérité, le virus l’avait contaminé !
Depuis, nous n’avons cessé d’échanger nos découvertes, nos impressions, toujours de façon constructive. Par la suite, Serge a fédéré toutes les personnes s’intéressant à Narcisse, ce qui a enrichi nos perspectives.
Rapidement, il a évoqué l’idée du documentaire et dès lors, nous avons souvent et longuement discuté sur le sujet au fil de nos découvertes. Tout comme Serge, mon cheminement dans cette histoire sans certitude, complexe et ambiguë est très personnel, mais pour approcher un tel sujet il est essentiel de se nourrir de l’échange avec les autres… notre collaboration en est le parfait exemple.
 
 

Avez-vous appris de nouvelles informations sur Narcisse Pelletier lors de cette aventure ? 


Sur  les deux premières vies de Narcisse, sa jeunesse et sa vie d’aborigène, Constant Merland nous ouvre le chemin (Le témoignage de Narcisse : Dix sept ans chez les sauvages - Aventures de Narcisse Pelletier - 1876). Mais à partir de 1876, les archives se font très rares, du coup, ma tâche a été bien plus complexe… 
Comme je l’évoquais précédemment, depuis le début, mon voyage avec Narcisse a été l’occasion de belles rencontres, de Stéphanie Anderson (Pelletier: The Forgotten Castaway of Cape York) en Australie à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Pour le troisième et dernier tome, mon enquête, m’a conduit à Toulon, dans son arsenal militaire où Narcisse accostera en 1875, à bord du Jura, navire transport de la Marine Nationale qui le ramènera en France.  C’est au musée national de la Marine de Toulon que l’histoire continue, cette très belle institution m’a ouvert grand ses portes, m’a offert très généreusement son expertise, ses archives et pour finir, en juillet 2017, proposé une exposition en ses murs. Durant une année, mon travail autour de Narcisse Pelletier a été mis à l’honneur au travers de l’exposition «Chanouga et l’aborigène blanc».
Cela m’a permis de mieux comprendre dans quel contexte il débarquera, mais aussi de bénéficier de l’aide précieuse des archivistes du Service Historique de la Défense qui découvriront à cette occasion de précieux documents : des lettres du Préfet Maritime Penhoat, qui, ému par les propos de Narcisse à son retour, accusant son capitaine de l’avoir abandonné après le naufrage, réclame les pièces d’une enquête ouverte lors du retour du capitaine… Une enquête qui a peut être abouti à un procès ?  De nouvelles archives qui restent à découvrir pour compléter ce puzzle complexe et qui donneront, peut-être, un éclairage nouveau sur cette affaire.
 
 

Trois bonnes raisons de voir ce documentaire selon Chanouga :

• C’est le scénario du siècle, un Blockbuster en puissance… inconcevable que jusqu’à présent le cinéma ne s’en soit pas emparé !
• C’est le parcours de vie d’un enfant du peuple, un destin subi aux développements incroyables… une petite histoire qui permet d’entrer dans la grande Histoire et qui nous interroge sur les travers de notre époque.
•  Je réalise, que si j’avais eu à écrire un scénario de fiction, une histoire de naufrage imaginaire, je ne serai jamais allé aussi loin…
 
En savoir plus sur Chanouga et retrouvez ses albums chez son éditeur.
Diffusions
Lundi 24 septembre 2018 après Soir/3 sur France 3 Pays de la Loire et Bretagne
disponible en replay sur pdl.france3.fr

Documentaire (52 minutes)
Réalisé par Serge Aillery
Une coproduction 24 images / France Télévisions - France 3 Pays de la Loire

 
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