Philippe Jeantot, le créateur du Vendée Globe, affirme avoir "des regrets, pas des remords" après une série d'ennuis judiciaires et un accident de parapente qui l'ont définitivement éloigné de la course au large.
Dans une interview exclusive au mensuel Voiles et Voiliers (numéro de novembre), le journal de référence des "voileux", Jeantot, 64 ans, revient sur ses démélés avec le fisc français (il a été condamné pour abus de biens sociaux) et regrette d'"avoir fait confiance à des gens qui (l)'ont trahi. Je n'ai pas été assez méfiant."
J'ai été naïf, J'ai des regrets, pas des remords
souligne-t-il. "Le Vendée Globe était devenu l'enjeu. Le but était de me mettre hors course, de me faire passer pour un truand, de me piquer la course. Perdre la course (ainsi que la Légion d'honneur et l'Ordre national du mérite, ndlr), je m'en foutais. Etre sali, non".
L'ancien plongeur de la Comex, qui avait remporté les deux premières éditions du BOC Challenge (1983/1987) et fini 4e du premier Vendée Globe (1989), précise qu'il a été invité par Bruno Retailleau (le président du conseil régional des Pays de la Loire) à venir assister au départ, le 6 novembre aux Sables d'Olonne, de la 8e édition de la course, mais qu'il ne viendra pas.
"Ce qui m'intéresse, c'est de voir que nos bateaux allaient à 8-9 noeuds de moyenne et qu'ils vont aujourd'hui à 16-17 noeuds", relève-t-il. "Lors de la première transat Québec/Saint-Malo, nous étions le premier catamaran à battre les 500 milles en 24 heures. Et aujourd'hui, un mec en solo et en mono fait mieux !"
Il se déclare ainsi "sidéré" par "la technologie des bateaux actuels", des monocoques Imoca longs de 18,28 m. "J'aimerais vraiment passer 24 heures à bord de l'un deux", ajoute-t-il dans cet entretien, réalisé en Thaïlande où il vit désormais, sur son bateau.