Stéphane Bouron s'est passionné pour le Vendée Globe au point d'en faire un outil pédagogique. Il s'en sert pour donner du sens aux différentes matières qu'il enseigne à ses élèves de CM2, à Rabat, au Maroc.
Stéphane Bouron n'est pas vendéen de naissance mais il y a passé toutes ses vacances dans la famille. Son père, cheminot, l'a fait voyager au gré de ses mutations en France mais il revenait souvent en Vendée. C'est là que Stéphane s'est marié et que sa fille est née.
Les liens sont forts avec ses origines et ses élèves de la classe de CM2 de l'école André Malraux à Rabat, au Maroc, savent où se trouve la ville des Sables d'Olonne. Pourquoi ? Parce que grâce au Vendée-Globe, Stéphane leur enseigne la géométrie, l'histoire et bien d'autres choses.
Tout a commencé au début des années 2000, lorsqu'il était jeune instituteur et qu'il s'est servi d'une première édition de la course en solitaire comme support pédagogique.
D'une transat à l'autre, l'enseignant a pu croiser différents skippers, des sportifs de haut niveau dont il aime la simplicité, l'accessibilité.
"D'un point de vue pédagogique, dit Stéphane, c'est plus intéressant de parler avec un skipper de la pollution des océans que d'une reprise acrobatique avec un footballeur."
Passionné, Stéphane a conçu son propre fichier pédagogique à partir de la course du Vendée Globe. Un bel outil pour les enseignants pluridisciplinaires que sont les instituteurs au point qu'il intéressera Initiatives Cœur, spécialiste du mécénat humanitaire. Le sponsor de Tanguy De Lamotte puis de Samantha Davies, lui demandera d'ailleurs l'autorisation d'intégrer ce "kit d'éducation" à son propre site internet.
En remerciement, Initiatives Cœur invitera en 2016 l'instituteur et dix de ses élèves à venir suivre le départ de la course. Les enfants étaient logés chez des parents d'élèves de l'école Clémenceau des Sables d'Olonne.
Chacun des enfants a tiré au sort un skipper dont il déplacera le voilier sur une carte au fil des classements. Pour cela, ils ont appris ce que sont longitude et latitude.
Les jeunes ont appris aussi à convertir milles marins en kilomètres. Ils ont évoqué avec leur instituteur l'aventure de l'explorateur portugais Magellan, qui a signé le premier tour du monde à la voile au XVIème siècle. Ils ont lu aussi des extraits de 20 000 lieues sous les mers, de Jules Verne.
Le Vendée Globe sera pour eux un support jusqu'en février.
Mais ce n'est pas tout, grâce au dynamisme et aux bonnes relations de Stéphane, les enfants ont pu converser à distance avec plusieurs skippers et une vidéo a été faite.
C'est ainsi que Clément Giraud a expliqué à Tara à quoi servait une bôme. Alexia Barrier a expliqué à Camélia ce qu'est la manœuvre "prise de ris". Arnaud Boissières a montré à Inès à quoi servent les haubans etc... Dix navigateurs ont ainsi joué le jeu avec les élèves de Stéphane.
Et pendant la course, Stéphane espère bien, via les équipes techniques des skippers, établir à nouveau un contact. Peut-être au moment du passage du Pot-au-Noir, si le temps le permet.
Une chose importante aussi que Stéphane utilise dans son enseignement : la voile est l'une des rares disciplines où il n'y a pas de classement hommes/femmes. Intéressant quand on parle d'égalité !
Le flash des Vendée Globe Trotters
A partir de ce jeudi 5 novembre, Stéphane Bouron et ses élèves diffuseront deux fois par semaine un flash de 3 minutes sur une webradio "Vendée Globe Trotteurs".A écouter sur le site de l'école ecole-andre-malraux.org ou le site de Stéphane Bouron.