Dans "Lignes de faille", les comédiens interprètent magnifiquement des personnages de 6 à 76 ans, pour évoquer l'histoire des Lebensborn, ces institutions mises en place par les nazis pour développer la race aryenne.
"À la première lecture de ce roman, je n’ai pas pensé immédiatement à sa potentialité théâtrale. Je l’ai beaucoup aimé tout simplement. Il m’a accompagné, faisant son chemin dans ma tête, jusqu’à cette évidence du désir de le partager avec vous, de donner chair et vie à ces personnages de papier" (...) "A partir de ce petit garçon américain d’aujourd’hui insupportable, islamophobe et anorexique, nous traversons les générations, les instantanés de vie, comme des photos dans un album de famille pour arriver à la faille initiale", Catherine Marnas.
Sur scène, quatre enfants-adultes se racontent et nous décrivent leur entourage. Deux garçons et deux filles qui, de drame en drame, nous font traverser 60 ans d’histoire familiale et mondiale. Le récit nous conduit en Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, où Kristina, nous délivre la clé de voûte, le lourd secret de famille : son déchirement d’enfant volé par les nazis, les enfants des Lebensborn, centres par lesquels les enfants transitaient.
Sol
En 2004 Sol vit à San Francisco, ses parents sont protestants, et lui-même se dit « fils de Google et de Dieu ». Il est colérique, ultra gâté, tout-puissant, manipulateur, méprisant, condescendant avec les adultes. Si Sol nous paraît franchement irritant, voire monstrueux, c'est avant tout parce que c'est celui qui a le plus “verrouillé” sa faille : il transforme sa faiblesse en arrogance, son impuissance en surpuissance.
Randall, père de Sol
1982, Randall vit à New-York et est élevé dans le judaïsme. Sa vie va basculer quand il part vivre à Haïfa en Israël avec ses parents et tomne amoureux d'une jeune palestinienne.
Sadie, mère de Randall
1962, Sadie vit à Toronto, chez ses grands-parents maternels qui l’élèvent dans le catholicisme, la monotonie, l’exigence et la sévérité.
En découvrant l’enfance de sa mère, nous découvrons le lourd secret qui pèse sur cette famille, et nous comprenons aussi l’origine de bien des maux qui ont traversé les générations.Sadie.
Kristina, mère de Sadie
1944, Kristina vit dans une petite ville de la région munichoise, dans une famille catholique, et dans un contexte extrêmement dur mais elle est entourée et aimée. Un jour sa soeur Greta, dans un moment de cruauté, provoque un séisme : « Tu es adoptée » lui dit-elle.
Le commentaire de Nancy Huston
(...) Ce n'est pas une épopée mais c'est une saga… Et les gens commencent à s'imprégner de cette idée que leur histoire aussi est formée par des tas de choses qu'ils ignorent, des tas de détails, tel objet qui a eu une signification dans une autre époque, telle parole qui a été transmise et qui a changé de sens en passant d'une génération à l'autre ou d'un pays à l'autre. Et hier soir ( à l'issue de la présentation de l'épisode 1 (ndlr) après la représentation, des spectateurs sont venus me parler pour me dire que ça leur avait fait réfléchir autrement à leur famille et leur histoire et en cela c'est génial. (...)
Les critiques des journalistes
"Sans faille aucune" pour Dominique Marçon de Zibeline"Véritable réussite" pour Brigitte Salino du Monde
"Un spectacle qui emporte et fédère" pour Libération
"Prouesse d'acteurs et superbe adaptation" pour Emmanuel Bouchet de Télérama
Informations pratiques
Spectacle de 4h30 avec entracte, du 5 au 10 mars à 19h00 à La Friche de la Belle de Mai à Marseille 04 95 04 95 95