Les deux hommes politiques ont été mis en examen mardi à Marseille pour détournement de fonds publics dans une affaire de licenciement abusif présumé.
"J'ai été mis en examen", a-t-il déclaré à sa sortie du bureau du juge, s'estimant "présumé coupable".
Le sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône et Jean-David Ciot, ancien membre de son cabinet au conseil général, devenu député en juin 2012 et actuel premier secrétaire de la fédération socialiste du département ont été entendus sur les raisons du licenciement de Jean-David Ciot,
"J'ai expliqué qu'il s'agissait d'un licenciement transactionnel", a affirmé M.
Guérini, ajoutant avoir "pris cette décision pour être en conformité avec le rapport Richard (diligentée par le PS sur la fédération des Bouches-du-Rhône, ndlr), car j'avais pris devant la commission Richard l'engagement que le premier secrétaire fédéral ne serait plus un membre de mon cabinet".
La convocation de M. Guérini, puis celle de son ancien chef de cabinet interviennent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte contre X pour détournement de fonds publics, touchant aux indemnités de 22.000 euros perçues par M. Ciot au printemps 2011 lors de son licenciement après neuf années passées au cabinet du président du Conseil général.
La justice soupçonne une démission arrangée, destinée notamment à permettre à M. Ciot de se présenter aux législatives en 2012. Pour M. Guérini, cette affaire devrait relever simplement des prud'hommes ou d'un
tribunal administratif. Selon lui, cette mise en examen démontre que "l'institution judiciaire s'acharne sur les hommes et les femmes politiques".
"Le contradictoire n'existe que de façon timide", a déploré le sénateur, soulignant que le juge d'instruction de la juridiction interrégionale spécialisée, "toujours le même", et le parquet semblent "vouloir ouvrir autant de dossiers qu'ils ont de suspicions contre moi".
Ainsi, à la demande du juge Charles Duchaine, M. Guérini devrait par ailleurs
être entendu prochainement, sous le régime de la garde à vue, dans le cadre du dossier sur les marchés publics présumés frauduleux du département.
Mardi, M. Guérini n'a pas souhaité révéler s'il était déjà convoqué dans ce dossier, connexe à celui dans lequel il a déjà été mis en examen en septembre 2011, notamment pour association de malfaiteurs, après son frère Alexandre. Il s'est borné à indiquer qu'il avait informé le magistrat de son état de santé, ajoutant qu'il allait subir des examens médicaux en fin de semaine en vue "d'une importante intervention chirurgicale".
A la mi-janvier, l'élu avait été hospitalisé en urgence pour une péritonite.
Enfin, martelant son innocence, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône a indiqué qu'il resterait à son poste jusqu'en 2015, soulignant qu'il serait ensuite candidat à sa propre succession.