Le groupe chimique installé à Fos-sur-Mer et Lavéra (13),à Saint-Auban (04) ainsi qu'à Saint-Fons (69) et Balan (01) perdrait entre 10 et 15 millions d'euros par mois. Le financier américain, Gary Klesh avait racheté les activités vinyliques d'Arkéma il y a huit mois.
Le groupe qui fabrique du PVC devrait être placé en redressement judiciaire très prochainement par le tribunal de commerce de Lyon. C'est ce que la direction a annoncé hier lundi 25 mars, lors d'un comité central d'entreprise qui s'est tenu au siège à Lyon.
Problème de Trésorerie.
Pour la direction de Kem One, les coûts élevés de l'énergie et de l'éthylène qui sert à la fabrication du PVC auraient pesé sur la trésorerie du groupe. De plus Gary Klesh estime qu'il a été victime de fausses informations de la part d'Arkéma lors de la cession. Début mars il avait annoncé qu'il poursuivait Arkéma devant la justice et qu'il exigeait 310 millions d'euros de dommages et intérêts.
Une action fortement côtée en bourse.
De leur côté les salariés ne comprennent pas pourquoi l'entreprise est en cessation de paiement alors que depuis 8 mois l'action du groupe a augmenté de 30%. Les syndicats évoquent un "désastre programmé". Depuis le rachat, ils sont très méfiants à l'égard de Gary Klesh qu'ils ont toujours considéré comme un "financier opaque". Pour eux, Gary Klesh jette l'éponge parce qu'il ne réalise pas la plus value qu'il escomptait. Une fois mis en liquidation judiciaire disent-ils, ce sera à l'Etat de prendre en charge tout le démantèlement et la dépollution des sites.
En tout, environ 6000 emplois sont menacés dans le région.
Les trois sites (Lavera, Fos-sur-mer et de Saint -Auban) emploient environ 1500 personnes. Leurs sous-traitants représentent plus de 600 personnes. Une économie qui génère environ 6000 emplois qui risquent de disparaître avec le groupe.
Arnaud Montebourg s'inquiète.
Le ministre du redressement productif en visite à Lyon hier s'est adressé directement à Gary Klesh par média interposé en lui demandant de prendre ses responsabilités et de tenir les engagements qu'il avait pris lors du rachat d'une partie des activités d'Arkéma.
Conséquences d'une fermeture des sites de Kem One. Reportage de Louis Aubert et de Marc Civallero.