Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a affirmé à Toulon que les services du ministère étaient parvenus à régler "la majeure partie des conséquences négatives" pour les militaires du système de paiement des soldes Louvois, mais que le problème n'était "pas réglé sur le fond".
En visite à Toulon pour présenter le Livre blanc de la défense et la prochaine Loi de programmation militaire (LPM) à la Marine, il a qualifié de "débâcle technique et administrative", la mise en place précipitée en 2011 du nouveau système informatique de paiement des soldes.
"On a réglé la majeure partie des conséquences négatives que ça peut entraîner sur les personnels mois après mois", mais "sur le fond, ce n'est pas réglé", a-t-il déclaré au cours d'un point de presse.
Le ministre a rencontré les personnels chargés du paiement des soldes de la Marine au Fort Lamalgue. Les conclusions de deux audits - l'un interne, l'autre externe - sur le fonctionnement de Louvois devrait être connues cet été.
"Il faudra trancher. Est-ce que Louvois est réparable ou pas?", a demandé M. Le Drian. S'il n'est pas réparable, un autre dispositif "préparé de toute autre manière, en faisant participer les acteurs concernés", devra être mis en place, a-t-il ajouté.
La Marine, qui avait conservé un système de secours lors de son basculement en mars 2012 sur Louvois, a été moins touchée que l'armée de Terre par les dysfonctionnements dûs à Louvois.
"On a stabilisé les problèmes, mais on n'a pas asséché", a déclaré l'amiral Bernard Rogel, chef d'état-major de la Marine. Les anomalies - retards de paiements, mais aussi trop-perçus - concernent essentiellement des changements de statut ou d'affectation des personnels, a-t-il précisé.
Des personnels de la DCNS, la direction des constructions navales, ont profité de la visite du ministre pour manifester leur mécontentement avant la présentation de la LPM. Philippe Di Muzio, représentant l'intersyndicale, a notamment dénoncé les 24.000 nouvelles suppressions d'emplois programmées d'ici 2019 dans le Livre blanc, "l'externalisation" de certaines commandes, "l'étalement ou la suppression de programmes" d'équipement.