Le futur actionnaire à 100% de La Provence est venu ce mardi présenter son projet au siège du journal. Ses démêlés judiciaires, le financement du journal, l'indépendance éditoriale du titre, sur toutes ces questions, Bernard Tapie a tenté de rassurer ses salariés.
Les salariés de La Provence se sont montrés "rassurés", mais dans l'attente d'actes concrets, après la présentation mardi par Bernard Tapie, futur actionnaire à 100% de La Provence, de son projet pour leur journal, à l'occasion d'un comité d'entreprise (CE) extraordinaire.
Le représentant du Syndicat national des journalistes (SNJ, majoritaire) à La Provence, Serge Mercier, a dit "attendre les faits".
Les déclarations, je m'en méfie aujourd'hui"
a-t-il lancé, alors que les journalistes déplorent un certain immobilisme, sept mois après l'arrivée de M. Tapie. La promesse d'un investissement de 50 millions d'euros, dans le numérique et l'événementiel, est ainsi restée à ce jour lettre morte.
Démêlés judiciaires
Bernard Tapie a par ailleurs assuré aux syndicats que ses parts sociales dans GHM n'étaient pas concernées par la saisie d'une partie de ses biens ordonnée par la justice, à la suite de sa mise en examen dans l'enquête sur l'arbitrage controversé de son litige avec le Crédit Lyonnais.Autre point abordé, l'ouverture d'une clause de cession, qui devient inévitable dès lors que l'ancien député et ministre monte à plus de 50% du capital. L'incertitude demeure toutefois sur le nombre de candidats au départ.
a cependant confié un journaliste, sous couvert d'anonymat, tout en s'inquiétant de ses possibles ambitions pour les municipales de 2014 à Marseille.Il reste très préoccupant qu'un homme qui occupe autant le champ politique et médiatique soit propriétaire du journal, cela ne peut que nuire à l'indépendance de la rédaction"
Le 10 juillet, Bernard Tapie avait exclu de se présenter dans l'avenir à des élections, mais, dans le même temps, il s'était dit prêt à s'impliquer, aux côtés des radicaux, dans des réunions publiques à Marseille, sa ville de coeur, pour faire baisser le Front national.
Un poids lourd de la presse régionale
La Provence et ses filiales, qui sont bénéficiaires, emploient 800 personnes, dont 200 journalistes.Ses douze éditions sont diffusées à 115.000 exemplaires, à Marseille, mais aussi dans l'ensemble des Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence.