Incendie de Marseille en 2009: un rapport relance le dossier

Un incendie qui avait détruit plus de mille hectares de végétation aux portes de Marseille en 2009 a "très vraisemblablement" été déclenché par l'utilisation de balles traçantes lors d'une séance de tirs militaires, selon une récente expertise judiciaire qui relance le dossier.

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Le non-lieu en 2011 et la contre-expertise en 2012

Les juges d'instruction avaient conclu en novembre 2011 à la non responsabilité de l'adjudant Philippe Fontaine, le légionnaire qui dirigeait cette opération dans le camp militaire de Carpiagne, d'où était parti le feu le 22 juillet 2009. Faute de certitude sur l'origine des flammes, il devait être renvoyé devant le tribunal correctionnel uniquement pour "violation de consigne", les balles traçantes ayant été utilisées en dépit d'une interdiction formelle.

Mais en mars 2012, la cour d'appel refusait de valider le non-lieu et ordonnait une contre-expertise, précise Me Frédéric Sarrazin, un des avocats des parties civiles, soulignant que "dans le cadre de la première expertise, les gendarmes s'étaient contentés d'analyser les fragments de balles". Ce nouveau rapport, dont l'AFP a pris connaissance mardi, s'est penché sur la composition pyrotechnique des projectiles.

"Le début d'incendie a été très vraisemblablement initié par la combustion de la composition traçante d'une ou plusieurs balles (...), la durée de combustion de deux secondes s'effectuant principalement après leurs ricochets dans les broussailles", relève-t-il. "En raison de leurs propriétés pyrotechniques, les balles traçantes ont une haute capacité incendiaire", un risque "augmenté par leur utilisation en période estivale de sécheresse sous climat méditerranéen" et la présence de vent le jour des faits, ajoute le document.














La réaction des parties civiles 

"C'est une bonne nouvelle, on a réussi à faire sauter le couvercle et c'est la voie royale pour l'indemnisation des victimes", a réagi Me Sarrazin, qui défend notamment un couple dont la maison avait brûlé. Il a obtenu que l'Etat et l'armée française puissent être poursuivis à l'issue de la procédure pénale, devant le tribunal administratif, au-delà du 31 décembre 2013, date de la prescription. L'avocat espère désormais une décision rapide de la cour d'appel "pour que le non-lieu soit définitivement annulé et que l'instruction reprenne sous l'angle de la destruction involontaire par incendie, à l'encontre de l'adjudant Fontaine".

Outre 1.069 hectares et 100.000 arbres brûlés, l'incendie avait fait deux blessés et 67 victimes matérielles.
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