Dans la région Provence-Alpes, peu de municipalités ont décidé d'appliquer la réforme des rythmes scolaires. Celle-ci doit être généralisée à la rentrée 2014. Quelques municipalités l'ont mise en place. Réactions un mois après son application.
Les critiques fusent : "les enfants sont fatigués", "les enseignants stressés","les journées sont aussi longues qu'avant", "les activités ressemblent parfois à de la garderie". Il n'y pas grand monde pour soutenir le gouvernement dans son choix de modifier les rythmes scolaires.
Pas assez de concertations
Pour Jean-Philippe Garcia, président de la FCPE des Bouches du Rhône : "la loi a été votée, il faut donc l'appliquer" mais il incite fortement les parents à participer aux commissions mises en place par les municipalités pour faire part de leurs remarques et dénoncer les dysfonctionnements.Pour la FCPE, cette réforme a été mise en place trop vite ,elle aurait mérité plus de concertation et de réflexion en amont.
Toujours selon Jean-Philippe Garcia, il a trop d'incohérence " par exemple" dit-il "pourquoi les communes qui attendent 2014 pour la mettre bénéficieront d'une aide moins importante de l'Etat ?".
Pas de procès d'intention
Cécile Vignes, présidente académique de la PEEP dans les Bouches du Rhône regrette que dans le département il n'y ait que trois écoles qui se soient lancées dans la mise en place de nouveaux rythmes scolaires."Cela nous empêche d'avoir un retour d'expérience suffisant pour analyser les effets de cette réforme". C'est la PEEP a ouvert une boîte mail à destination des parents pour qu'ils s'expriment.Mais pour Cécile VIigne, une réforme des rythmes scolaires doit prendre en compte "plusieurs leviers à la fois". Pour elle, il faut modifier le calendrier en raccourcissant les vacances d'été par exemple, changer les programmes en mettant l'accent sur les matières fondamentales et redéfinir les missions de l'enseignant.
"Vincent Peillon" dit-elle "ne fait que reprendre des propositions que d'autres ministres avant lui ont déjà faites mais sans les mettre en application". Elle poursuit : "le problème c'est que l'actuel ministre ne change qu'un seul levier à la fois et que ça déstabilise l'ensemble".
Réécrire le projet de loi
Le syndicat national unitaire des enseignants, professeurs des écoles et PEGC le SNUIPP n'a jamais été contre une réforme des rythmes scolaires mais pour lui celle-ci est loin d'être satisfaisante. Christophe Doré, le secrétaire du SNUipp13 rappelle qu'il "faut penser aux élèves". Il poursuit :" on sait,grâce aux experts, que le bon rythme de travail pour eux c'est 7 semaines d'école suivies d'au moins 2 semaines de congés".Le secrétaire du SNUipp13 rappelle la position de son syndicat national qui est de tout remettre à plat et d'organiser une phase de concertation plus longue entre tous les acteurs concernés afin d'aboutir à une réforme cohérente. Pour Christophe Doré, la réforme telle qu'elle est appliquée actuellement met également en difficultés certains enseignants.