Alors que l'Assemblée Nationale se prononce aujourd'hui sur la première lecture du projet de loi sur les retraites, syndicats et salariés opposés à la réforme sont appelés à se
mobiliser pour peser sur le vote des députés.
Les mesures phares de ce projet de loi "garantissant l'avenir et la justice du système de retraites" sont l'allongement progressif de la durée de côtisation et l'instauration d'un compte pénibilité
Si l'âge légal de départ à la retraite est maintenu à 62 ans, comme l'a fixé la loi de 2010, les salariés verront la durée de cotisation nécessaire pour une retraite pleine augmenter d'un trimestre tous les trois ans à partir de 2020 pour atteindre 43 ans (172 trimestres) pour les personnes nées en 1973 et après.
Quant au compte pénibilité, les points obtenus permettront à un salarié de se former, de travailler à temps partiel ou de partir plus tôt à la retraite.
Le projet, examiné par les députés toute la semaine dernière, prévoit également le report de la revalorisation des pensions de retraite (sauf pour les bénéficiaires du minimum vieillesse) du 1er avril au 1er octobre, et la prise en compte des périodes d'apprentissage et partiellement des stages.
Pour moins pénaliser les salariés faiblement rémunérés ou travaillant à temps partiel, il sera désormais nécessaire pour valider un trimestre, d'avoir cotisé l'équivalent de 150 heures de smic, contre 200 actuellement.
Faute d'avoir été entendus par le gouvernement, les quatre syndicats opposés à la réforme (CGT, FO, FSU et Solidaires) ont tenté de peser sur le débat parlementaire. Elles accusent le gouvernement de conduire cette réforme pour "satisfaire" la commission de Bruxelles.
Après une mobilisation en demi-teinte le 10 septembre, la CGT, la FSU, FO et Solidaires entendent faire comprendre qu'"ils n'abandonnent pas", selon la formule de Pascal
Joly (CGT) et ont donné rendez-vous à nouveau aux salariés mardi, à proximité du Palais-Bourbon, juste avant le vote dans l'hémicycle.
A l'inverse, les syndicats réformistes, la CFDT en tête, se félicitent des résultats obtenus par la concertation. Jean-Louis Malys, le monsieur retraite de la CFDT, a ainsi souligné à l'issue de l'examen du projet, que "tous les sujets d'inégalités" mis en avant par sa centrale avaient été "entendus".
D'ailleurs, selon un cadre de la centrale, "il n'y aucune demande de mobilisation du côté de la CFDT".
Dans les régions, environ 150 rassemblements sont prévus, notamment à Marseille, Lille, Lyon ou Nantes.
L'issue du vote solennel, prévu à 16H00, ne fait pas de doute. La réforme aura les faveurs des députés socialistes et radicaux de gauche. En revanche, les élus UMP, UDI et Front de gauche devraient voter contre le texte et les écologistes s'abstenir.
Le projet de loi sera ensuite discuté au Sénat à partir du 28 octobre.