La colère bretonne va-t-elle s'étendre au reste de la France ?

La colère contre l'écotaxe et pour l'emploi reste pour l'instant cantonnée à la Bretagne mais l'ensemble des milieux agricoles reste sur le qui-vive face au devenir de cette taxe, la mobilisation s'organisant même dans le sud-est.

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Les "Bonnets rouges" assurent eux avoir déjà été contactés par d'autres régions.

"Nous avons de plus en plus de contacts, des gens qui dans leurs régions aussi ont des problèmes de chômage et d'emploi", a déclaré Christian Troadec, porte-parole du comité Vivre, décider et travailler en Bretagne, à l'origine de la manifestation qui a rassemblé de 15.000 à 30.000 personnes samedi à Quimper.


Ces demandes émanent en particulier de régions "du nord et du sud" du pays, a ajouté le maire DVG de Carhaix (Finistère), sans plus de détails.

Mais le risque de contagion est-il bien réel ?

La Bretagne reste au coeur de la contestation. Parce que la crise y frappe au moins aussi durement que l'écotaxe. Des représentants de la manifestation de samedi participeront d'ailleurs mercredi en préfecture à Rennes à une réunion autour d'un "Pacte d'avenir pour la Bretagne" avec des parlementaires, des partenaires sociaux, et du collectif des acteurs économiques de Bretagne.
Il y a bien eu deux actions en dehors de Bretagne ces derniers jours. Mardi dernier, des maraichers nantais se sont réunis devant un des portiques de Loire-Atlantique pour demander la suppression totale de cet impôt. Et samedi soir, une borne écotaxe a été partiellement incendiée et mise hors-service sur une route nationale du Nord.

Mais pour l'instant, rien d'ampleur notable. Les fédérations locales de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire qui a lancé le premier mot d'ordre de mobilisation nationale contre l'écotaxe, restent néanmoins sur le qui-vive. Le gouvernement, qui a suspendu sine die l'écotaxe, a annoncé la semaine dernière une concertation nationale afin de trouver les "solutions équilibrées" de sa mise en oeuvre.


Un mouvement "plus large et très violent"

Pour le président de la FRSEA Pays de la Loire , Joël Limouzin, la crise actuelle n'est pas "seulement un problème breton: il doit y avoir des décisions urgentes, un plan de bataille pour défendre l'agroalimentaire, l'écotaxe ce n'est que la partie visible de l'iceberg".
Dans l'Aveyron, on estime que "l'écotaxe a un pied dans la tombe". "Néanmoins, nous restons très vigilants, et nous maintenons le dialogue avec d'autres professionnels, les routiers par exemple, pour être prêts à mener des actions fortes si le conflit venait à se rallumer", expliquent dans la presse locale le président de la FDSEA Dominique Fayel, et le responsable des Jeunes Agriculteurs, Nicolas Mouysset.
"Il n'y aura pas de mobilisation dans les semaines qui viennent, on est plus dans l'idée de faire évoluer le projet. Dans les départements de Rhône-Alpes, je n'ai pas d'échos de gens qui voudraient partir en chasse là-dessus pour l'instant. Après, on verra si les discussions aboutissent ou pas", explique pour sa part Patrick Breyton, président de la FDSEA de la Loire.

Dans le sud-est prochainement

Dans le sud-est, une action régionale est déjà "prévue prochainement", assure président de la FDSEA du Vaucluse, Bernard Mille, sans toutefois préciser de date.

"Ce ne sera pas seulement contre l'écotaxe, mais aussi contre les charges et les contraintes administratives pesant sur nos entreprises, trop en distorsion avec les autres pays européens", a-t-il prévenu.


Et d'une manière générale, les producteurs de fruits, de légumes et de végétaux de la FNSEA ont déjà prévenu qu'ils resteraient mobilisés pour obtenir la suppression de cette taxe, en dépit de la position du syndicat qui demandait seulement son ajournement.


D'autres secteurs pourraient aussi se mobiliser.

Selon le président de la Fédération nationale des transporteurs routiers en Rhône-Alpes, Pierre Sibut, "il n'y aura pas de mouvement sur le terrain dans la région sans consigne nationale".
"Nos instances se réunissent mercredi et jeudi à Paris, on appliquera la décision qui en ressortira. Mais on a des remontées de nos adhérents qui souhaitent que l'on exprime notre solidarité avec les Bretons, dont bien entendu on partage le point de vue sur la mauvaise préparation de cette écotaxe", explique cet homme à la tête de la plus importante délégation régionale de France.

Mais, prévient-il, "on est prudent cependant car dans le contexte actuel, il ne faudrait pas grand-chose pour déclencher un mouvement de protestation plus large et très violent. Dans notre profession, on redoute toujours d'être débordés par nos conducteurs".

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