La ligne de chemin de fer Cuneo-Nice, co-administrée par la France et l'Italie et dont l'existence était menacée, va bénéficier d'un coup de pouce de Rome à hauteur de 29 millions d'euros, a indiqué lundi la Chambre de commerce italienne de Nice.
Le ministre des Infrastructures et des Transports italien Maurizio Lupi "a annoncé un financement de 29 millions d'euros pour la maintenance, la gestion et la modernisation de la ligne Cuneo-Nice", un financement "assuré par un amendement à la loi italienne dite de +stabilité+ 2014", précise la chambre de commerce dans un communiqué.
Cette ligne, dont la construction a débuté en 1883 pour s'achever dans l'entre-deux-guerres, traverse le massif alpin du Mercantour et passe notamment par le tunnel de Tende, à plus de 1.000 mètres d'altitude, pour rejoindre le Piémont italien.
Menacée de fermeture
Propriété de RFF en France et de RFI en Italie et co-exploitée par la SNCF et Trenitalia, elle était jusque-là menacée de fermeture "en raison de l'absence d'accord entre les deux pays sur sa gestion et sa modernisation", souligne le communiqué. L'accord bilatéral de 1970 imposait à l'Italie la charge financière pour le renouvellement, la maintenance et la gestion de la connexion mais, compte tenu de la situation économique actuelle et du contexte historique changé, l’Etat italien avait demandé une répartition plus correcte des frais de gestion.La Chambre de commerce italienne précise que ce financement, annoncé par M. Lupi le 29 novembre dans une lettre publiée dans le quotidien national italien La Stampa, "est en accord avec les conclusions du sommet Italie-France du 20 novembre" au cours duquel les deux pays "ont reconnu l'importance du maintien d'une connexion active entre Nice et Cuneo".
Des années de bataille
« Notre objectif est de favoriser les échanges économiques et culturels entre l'Italie et la France, et cela ne peut pas se produire s'il n'y a pas des infrastructures efficaces entre nos deux Pays et si on continue, 70 ans après la deuxième guerre mondiale, à raisonner en terme de frontières. Nous sommes là pour unir nos Pays, pas pour les diviser !""Il s’agit d’un premier résultat, après des années de bataille pour le survie d’une ligne historiques et pour la reprise de son développement touristique, culturel et commercial. Nous sommes fiers d'avoir contribué à ce premier résultat ", s'est félicité Agostino Pesce, directeur général de la Chambre de commerce italienne.