Malgré l'annonce de la liquidation judiciaire de leur entreprise, les salariés continuent à se battre et veulent toujours dénoncer le gâchis que représente la fermeture du site de Rousset. Lundi, ils manifesteront devant le Consulat allemand à Marseille.
« Nous allons demander au consul d'Allemagne à Marseille qu’il rembourse les 35 millions d’euros que ses ressortissants ont pillé dans notre entreprise », a précisé Jean-Yves Guerrini, délégué CFDTLe parquet de Paris a ouvert en octobre dernier une information judiciaire pour « abus de biens sociaux » et nommé un juge d’instruction après une plainte de la CFDT-métallurgie contre le groupe allemand LFoundry. La CFDT estime que plus de 20 millions d’euros ont été transférés irrégulièrement des comptes de l’entreprise, la laissant en grande difficulté financière
Le site de fabrication de puces électroniques, créé en 1985 par des ingénieurs, connaît des difficultés financières depuis le rachat en 2010 par le groupe allemand LFoundry. La société avait été rachetée en 2010 au groupe américain Atmel pour un euro symbolique.
Un site à risque classé Seveso 2
Stéphane Gorrias, nommé liquidateur judiciaire,est inquiet de la sécurité sur le sitede Rousset. Le 6 janvier prochain, il fera appel au volontariat des salariés pour surveiller l'usine pendant au moins trois. Mais d'ici là le site n'est surveillé que par une poignée de vigiles précise Jean-Yves Guerrini qui poursuit : "si quelqu'un pénètre dans l'usine pour voler du cuivre par exemple il est en danger de mort en raison de produits dangereux". Le représentant CFDT s'inquiète aussi de l'absence de surveillance dans la salle des contrôles et qu'en cas de fuite de gaz personne ne pourra réagir.Reportage de Jean-Louis Boudard et de Thierry Bezer après l'annonce de la liquidation judiciaire