En décembre 2011, des militants de Greenpeace avaient tenté de s'introduire sur le site de Cadarache pour montrer les failles des installations. Hier lundi, le tribunal correctionnel de Marseille jugeait l'affaire. Des peines de cinq à huit mois ont été requises à l'encontre de neuf militants.
Le parquet a par ailleurs réclamé une amende de 500 euros à l'encontre d'une enseignante au rôle mineur selon l'accusation, présente à l'audience aux côtés d'un autre prévenu,
les autres n'ayant pas fait le déplacement.
A l'encontre des quatre membres du commando, poursuivis pour "tentative d'introduction non autorisée dans un local ou terrain clos intéressant la défense nationale",le procureur Emmanuel Merlin a requis la peine la plus lourde. Les autres prévenus comparaissaient pour "complicité de dégradations d'un bien appartenant à autrui commises en réunion". Contre les deux cadres de Greenpeace soupçonnés d'avoir organisé l'opération, le représentant du ministère public a demandé huit et sept mois avec sursis. Enfin, cinq mois avec sursis ont été requis contre les militants en charge de la logistique automobile et hôtelière.
On est dans la barbouzerie, dans la caricature. Le CEA était une pièce de choix, ça aurait été un message en or, ça a été une piteuse et pitoyable déroute
a lancé le magistrat, souhaitant que le matériel saisi soit attribué à la gendarmerie."Cela sera plus utile aux gendarmes qu'à ces pitoyables amusements qui font perdre du temps et de l'argent à la société", a-t-il relevé.
Auparavant, Me Jean Néret, avocat du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), s'était dit "surpris par la sophistication, la méticulosité dans la manière dont l'opération a été préparée". Il a réclamé plus de 27.000 euros de préjudice pour la remise en état des barrières et 183.000 euros en compensation des salaires versés aux agents dans l'incapacité de travailler en raison de la paralysie du centre.
Le procureur vous construit une histoire, une fable sur un commando. D'une pelote de laine, on a fait un sac de noeuds
a plaidé de son côté Me Alexandre Faro, conseil des militants.
La décision a été mise en délibéré au 17 Mars.
Le 5 décembre 2011, à 6H32, une tentative d'intrusion était détectée sur le site du CEA de Cadarache, sur la commune de Saint-Paul-lez-Durance, alors que des individus
avaient découpé un premier grillage en amont de la clôture de sécurité. Huit sacs à dos étaient retrouvés sur les lieux, avec à l'intérieur des banderoles Greenpeace, des équipements radio et des rations de nourriture pour 72 heures.
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L'organisation écologiste n'a jamais revendiqué cette action, menée le même jour qu'une série d'opérations similaires dans d'autres sites dans le but d'illustrer les failles de la sécurité des installations nucléaires. Des militants avaient ainsi réussi à s'introduire dans deux centrales, à Nogent-sur-Seine (Aube) et Cruas (Ardèche).