Le candidat socialiste appelle au rassemblement pour le 2e tour. Arrivé 3ème au 1er tour avec 20,77% des voix, Patrick Mennucci veut mobiliser l'électorat de Pape Diouf (5,63%) et celui du Front de Gauche (7,10%). Son interview ce lundi matin et les réactions de Samia Ghali et Karim Zéribi.
Sonné par sa défaite au 1er tour des municipales, le PS marseillais tente pour le second de rassembler la gauche et de rallier les abstentionnistes, afin d'éviter une bérézina face à l'UMP, quasi assurée de l'emporter mais qui risque, avec un FN fort, de rater la majorité absolue. "Ressaisissez-vous, on peut encore changer le destin de cette ville!", lance le candidat PS Patrick Mennucci, de retour dès lundi matin sur un marché populaire, où il était brièvement rejoint par la sénatrice Samia Ghali, qui disait, elle aussi, croire "à un sursaut".
Aujourd'hui, on a la nécessité de rassembler toute la gauche. La vérité, c'est, que nous n'avons pas réussi à nous unir au premier tour. C'est ce qui conduit à cet émiettement"
analyse M. Mennucci, qui veut surtout aller "chercher les abstentionnistes". Après un premier tour qui a, selon lui, traduit ici un désaveu pour l'exécutif, le chef des socialistes marseillais entend faire du second tour un enjeu local. Son message: "Vous avez sanctionné le gouvernement au 1er tour, au second, vous devez sanctionner Gaudin", arrivé en tête avec 37,64% des voix, mais 4 points de moins qu'en 2008.
Le PS demande un sursaut
Dans un scrutin marqué par une forte abstention (46,47%), le candidat socialiste, devancé avec 20,77% des voix par le candidat FN, Stéphane Ravier (23,16%), se retrouve en difficulté dans la plupart des huit secteurs de Marseille et pourrait même avoir du mal à conserver les quatre acquis en 2008.
Le 3e secteur, qui apparaissait comme celui susceptible de faire basculer la ville à gauche, semble d'ores et déjà acquis à l'UMP, le maire sortant, Bruno Gilles, ayant largement distancé la ministre Marie-Arlette Carlotti.
Mennucci 10 points derrière Tian
Dans son propre secteur, le 1er, Patrick Mennucci est crédité de 26,96%, près de 10 points derrière l'UMP Dominique Tian. Pour tenter de le préserver, M. Mennucci table notamment sur les voix du Front de gauche (9%). Le PS compte en revanche sur le huitième secteur, où Samia Ghali est en tête, mais où le frontiste Bernard Maranda la talonne. Autre terre PS, le 7e secteur voit le chef de file FN, Stéphane Ravier, en tête d'une triangulaire.
Quant au secteur du Panier, traditionnellement à gauche, fief du président du Conseil général, Jean-Noël Guérini, qui y soutenait, face au PS, la candidate PRG Lisette Narducci arrivée en tête, il est jugé gagnable par la liste socialiste en cas de quadrangulaire. Un sénario qui pourrait toutefois ne pas se concrétiser :
Nous sommes en train de discuter avec Lisette Narducci pour une fusion de nos listes"
assure l'UMP Bruno Gilles. M. Mennucci a dénoncé aussitôt "un accord Guérini-Gaudin pour maintenir le système marseillais".
Samia Ghali (PS) et Karim Zéribi (EELV) regrettent le fort taux d'abstention et veulent mobiliser au second tour :
Dans tous les secteurs, l'accord avec le Front de gauche, avec lequel les tractations ont démarré dès dimanche soir, devrait être conclu rapidement. En revanche l'ancien président de l'OM, Pape Diouf, dont les listes avoisinent les 6%, ne semble pas disposé à une fusion.
Pas de compromis ni compromission"
a-t-il lancé dimanche soir. "On n'est pas la roue de secours", a prévenu l'un de ses colistiers. Si "seul l'extrémisme a gagné" au 1er tour, son mouvement "citoyen" n'entend par pour autant "hurler avec les loups", face au score du FN.
Le FN en arbitre
Arrivé deuxième dans l'ensemble de la ville, le FN marseillais, qui maintient ses listes dans les sept secteurs encore en jeu, est proche quant à lui de gagner son pari: devenir l'arbitre du jeu municipal dans la cité phocéenne.
Le FN pose surtout un problème à la gauche, à l'équipe Mennucci"
affirme M. Gilles. Mais il pourrait aussi en poser à la droite. Dans le conseil municipal sortant, Jean-Claude Gaudin avait obtenu de justesse une majorité absolue et 51 des 101 sièges contre 49 à la gauche et un au FN. Dans la municipalité issue du second tour, si le FN arrache 10 sièges, M. Gaudin,
pourrait perdre la majorité absolue et être amené ainsi à composer, un scénario toutefois écarté par M. Gilles.