42 ex-salariés ont fait requalifier leur licenciement pour cause de fautes de gestion des anciens dirigeants.
Le conseil des prud'hommes de Toulon a considéré que le licenciement économique de 42 ex-salariés n'avait "pas de cause réelle et sérieuse" selon leur avocat Christophe Vinolo, à la suite d'un jugement rendu vendredi mais dont il n'a pas encore eu notification écrite.
"C'est d'abord une question de principe, car, avec leur licenciement désormais requalifié, les salariés seront reconnus comme victimes des erreurs de gestion des anciens dirigeants. Cette décision permettra que leur histoire soit enfin entendue, même si, évidemment, cela n'a rien de comparable avec le sort des victimes clientes de PIP"
a poursuivi l'avocat toulonnais, qui a notamment versé au dossier des prud'hommes les éléments sur les détournements de fonds présumés des anciens dirigeants, dont le fondateur Jean-Claude Mas, condamné en décembre 2013 à quatre ans ferme suite à un procès hors normes.Beaucoup d'anciens salariés sont aujourd'hui dans une situation économique et financière catastrophique, et sont stigmatisés en tant qu'anciens de PIP lorsqu'ils cherchent du travail. Cette décision va aussi ouvrir droit à des dommages-intérêts"
"Ces fautes de gestion ont placé l'entreprise dans une situation financière délicate avant même que le scandale n'éclate. L'argent aurait pu être utilisé par exemple à l'achat de produits homologués et éviter les difficultés de la société"...
L'entreprise de La Seyne-sur-Mer (Var) employait 120 personnes avant sa liquidation en mars 2010. La fraude portait sur l'utilisation d'un gel de silicone non homologué et moins cher que celui déclaré officiellement, pour
un gain annuel chiffré à un million d'euros.
A fin décembre 2013, 17.000 femmes avaient fait retirer leurs implants PIP, selon un bilan de l'Agence du médicament et des produits de santé (ANSM) rendu public le 23 janvier.
Le reportage lors d'une audience le 9 septembre dernier à Toulon :