Le PS marseillais n'a pas fait le poids face à l'UMP qui remporte une large victoire avec 6 secteurs sur huit. Il ne sauve qu'une mairie, dans le 8e secteur, celui de Samia Ghali qui dès sa réélection a demandé des comptes à son rival de la primaire, Patrick Mennucci.
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1. Les conséquences des primaires d'octobre
La lutte acharnée lors des primaires entre les candidats socialistes à la mairie a laissé des traces à Marseille. Hiers soir, dès sa réélection dans le 8e secteur, le seul sauvé par le parti socialiste, la sénatrice Samia Ghali n' a pas manqué de se poser en
nouvelle patronne du PS local.
On se souvient que les
tensions avaient été très fortes entre les deux finalistes, les attaques les plus virulentes se multipliant par médias interposés. Quant aux évincés du premier tour, Marie-Arlette Carlotti, Eugène Caselli ou Christophe Masse, ils s'étaient pliés au vote des militants sans cacher leur amertume.
Après sa désignation le 30 octobre, Patrick Mennucci avait eu bien du mal à créer un semblant d'union autour de lui. L'échec de ce second tour est une défaite personnelle. Sur la ville comme dans son secteur. Patrick Mennucci apparaît plus que jamais isolé. Au lendemain des municipales c'est une fédération en miettes (et déjà mise sous tutelle avant les élections) qu'il va falloir reconstruire.
2. Des accords en sous-main
Plus d'un a vu la main de
Jean-Noël Guérini dans l' accord "contre nature" intervenu dans l'entre-deux tours entre sa protégée, la PRG
Lisette Narducci et l'UMP Solange Biaggi dans le 2e secteur de Marseille. Pour Patrick Mennucci, qui réclame la tête du président du conseil général depuis deux ans et demi, il ne fait aucun doute que Jean-Noël tire les ficelles et est responsable de sa défaite.
Il a même menacé de rendre sa carte du PS si le parti n'excluait pas le sénateur corse après les municipales.
3. Un leader contesté dans son camp
Patrick Mennucci
n'apparaît plus comme le légitime patron du PS marseillais. Même avant sa défaite, de graves accusations s'étaient exprimées pendant la constitution de ses listes. Dans son propre camp, on accuse Patrick Mennucci d'avoir privilégié ses "courtisans". Son adjoint et attachée de presse Morgane Turc lui reproche de l'avoir remerciée brutalement et sans raison. Son "ami de 20 ans" Christophe Lorenzi a été écarté selon lui par la tête de liste pour servir les intérêts de sa compagne et de son ami et directeur de campagne Yves Botton. Il n'hésite pas à l'accuser d'un
"fonctionnement clanique".
4. Les affaires Guérini
L'ombre de Jean-Noêl Guérini a plané sur Marseille tout au long de la campagne marseillaise. Patrick Mennucci a beau s'être présenté comme le
pourfendeur du système Guérini, il ne peut effacer le passé qui les lie. Il a été son directeur de campagne en 2008. "Mais c'était avant les affaires", rappelle-t-il. Avant qu'elles soient révélées en tout cas. Des affaires qui malgré tout ont valu au candidat socialiste tout juste désigné par la primaire d'être
entendu comme témoin par le juge Duchaine en novembre dernier.
5. La déroute nationale
Avec un président à l'impopularité record sous la Ve République et une courbe du chômage qui ne s'inverse toujours pas, la gauche subit un
désaveu cinglant après deux ans aux affaires. La forte abstention de ce scrutin traduit la crise de confiance des électeurs de gauche. Une gauche qui perd au moins 155 villes de plus de 9.000 habitants dont certains bastions régionaux comme Aubagne. Alors que dans le même temps le FN tire bénéfice de cette douloureuse désillusion en remportant onze de mairies dont cinq en Provence-Alpes à deux mois des élections européennes.