Le groupe californien qui avait fait part, fin mars, de son intérêt pour le projet de Scop des salariés de l'usine de semi-conducteurs installée à Rousset dans les Bouches-du-Rhône, fait volte-face et refuse dorénavant de s'associer à cette initiative.
le représentant syndical CFDT Jean-Yves Guerrini a réagi à l'annonce de cette décision
Le groupe californien ne semble intéressé que par nos actifs et nos licences, et non par les salariés
Pourtant fin mars, après une réunion qualifiée de "très constructive" au ministère du Redressement productif, les représentants des anciens salariés avaient annoncé que l'envoyé de l'entreprise californienne avait "accepté l'idée de rejoindre le projet de scop".
Selon Jean-Yves Guerrini, "quatre jours après la réunion à Bercy, le porteur d'affaires a dit qu'il était hors de question que General Vision mettent ses brevets (autour
de l'intelligence artificielle) dans une scop". Cette position a été confirmée depuis par l'avocat aux Etats-Unis des ex-salariés, qui a rencontré le directeur du groupe californien, Guy Paillet.
Le représentant syndical a indiqué que le projet de Scop n'était pas remis en cause par ce revirement, alors qu'une réunion, "pour faire un bilan de la situation", est prévue le 15 avril avec les collectivités territoriales qui ont aidé au maintien du site. "On va présenter un business plan avec une option Paillet (association avec General Vision, ) et avec une option sans lui", a indiqué Jean-Yves Guerrini.
L'usine de Rousset, près d'Aix-en-Provence, qui employait 500 salariés à sa fermeture, a été mise en liquidation le 26 décembre avec cessation d'activité. Tous les salariés
ont été licenciés à l'exception d'une quarantaine, employés par le liquidateur jusqu'à fin avril, pour préserver le site et éviter qu'il ne se dégrade. Pour réaliser la Scop, les salariés devront encore négocier avec le groupe américain Atmel, avec qui ils sont en conflit et qui est toujours propriétaire des locaux. Les salariés reprochent au géant américain d'avoir sciemment revendu en 2010 le site au groupe allemand LFoundry, alors déjà en difficulté, afin qu'il ferme l'entreprise à moindre coût. Ils ont ainsi engagé une action collective ("class action") à New York pour faire annuler la cession de 2010 et visant également à démontrer la responsabilité d'Atmel à l'égard des salariés. Une première audience est programmée le 6 juin. Par ailleurs, le groupe allemand fait l'objet d'une information judiciaire du parquet de Paris pour abus de biens sociaux.
Selon AFP