Traditionnel défilé du 1er Mai à Marseille. Cette année sans la CFDT et sans FO. Les deux syndicats ont choisi d'autres actions ou d'autres jours pour se mobiliser contre le plan d'économie du gouvernement. La CGT, très représentée dans la région défile et rassemble.
Le parcours va de la Porte d'Aix à l'église des Réformés en passant par la Canebière, un long parcours mais qui ne passe pas par la Préfecture. A 11h ce jeudi matin le cortège n'avait toujours pas démarré. Les manifestants continuaient de se rassembler devant la porte d'Aix.
En fin de matinée, plusieurs milliers de personnes ont défilé pour dire leur "colère" face à la "politique d'austérité" du gouvernement de Manuel Valls, deux jours après le vote à l'Assemblée du programme de stabilité.
Partis de la porte d'Aix, à l'appel de la CGT, Sud, Solidaires et la FSU, les manifestants - 20.000 selon les organisateurs, près de 3.000 selon la police - ont rejoint le Vieux-Port par une matinée ensoleillée, avant de remonter la Canebière jusqu'aux Réformés, derrière une banderole de tête proclamant "Licenciements, bas salaires, précarité, austérité: les Bouches-du-Rhône en ont assez".
Six autres défilés ont également eu lieu ailleurs dans le département.
La CFDT et l'Unsa, en désaccord avec le mot d'ordre, ne s'étaient pas associées au mouvement, tandis que FO organisait un rassemblement dans ses locaux pour "faire un point sur la gravité de la situation quant aux attaques répétées du gouvernement contre l'ensemble des salariés".
Dans le cortège, des salariés d'entreprises en péril, des intermittents, des enseignants ou des retraités, mais aussi des "chômeurs rebelles", des sans-papiers et des anti-rascistes, fumigènes au poing. Parmi les manifestants, Marie Thomsen, professeur des écoles de 36 ans, disait "en avoir marre de travailler pour rembourser la dette" et "attendre
plus de social et d'humanité dans la France d'aujourd'hui".
Sur les affiches brandies au milieu des drapeaux rouges de la CGT et du Parti communiste, on pouvait lire: "PS trahison", "Hollande, les gauches auront ta peau", "Pour sortir de leurs crises, sortons du capitalisme", ou encore "nous travaillons, vous travaillez, ils profitent".
"Il est temps qu'à gauche, des voix s'expriment pour dire qu'il y a d'autres solutions", a souligné Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche, numéro deux sur la liste du Front de gauche aux européennes dans le Sud-Est, dénonçant "un pacte d'austérité qui va encore accroître le chômage". Pour Alain Barlatier, secrétaire départemental de la FSU, "cette politique va dans le mur: elle ne permet pas de résoudre la question de l'emploi, elle ne donne pas de perspective à la jeunessse et elle démotive les salariés".
"Après le temps de la désillusion, la colère monte", a estimé le secrétaire général de la CGT-13, Thierry Pettavino, donnant "d'ores et déjà rendez-vous le 15 mai"
pour la journée d'action des fonctionnaires.