Bryan Habana, l'ailier du RC Toulon s'exprime sur le départ à la retraite de Jonny Wilkinson et donne son état d'âme à quelques jours des deux finales de H Cup et du Top 14 que va devoir affronter le RCT.
"On est à 160 minutes d'écrire l'Histoire", a affirmé ce lundi en conférence de presse, l'ailier sud-africain de Toulon Bryan Habana, en quête d'un doublé inédit lors des deux finales que doit disputer le club varois, en Coupe d'Europe samedi à Cardiff puis en Top 14 la semaine suivante au Stade de France.
Q: Quelle est votre réaction à la nouvelle qui vient de tomber de la retraite de Jonny Wilkinson ?
R: "Tout le monde était dans l'expectative pour savoir ce qu'allait être son avenir. Avoir l'occasion de jouer avec lui, c'est vraiment un grand honneur, un privilège.
Ce qu'il a apporté au jeu n'a pas de prix. C'est un des joueurs les plus les professionnels qui soit, si ce n'est le plus professionnel, en plus d'être un des plus humbles.
C'est un joueur fantastique. En tant que joueurs, on peut faire de ses deux dernières semaines de sa carrière de joueur quelque chose de vraiment particulier. Après tout ce qu'il a traversé, tout ce qu'il a réalisé, il mérite une belle sortie."
Q: Quel souvenir garderez-vous de lui ?
R: "Jonny est un des plus modestes, il ne va pas aimer qu'on parle de lui ces prochaines semaines. Mon souvenir, c'est tout simplement d'avoir joué avec lui,de l'avoir côtoyé avec sa façon de travailler, son humilité, de voir ce qu'il a apporté à l'équipe, comment il se sacrifie... C'est quelqu'un d'exceptionnel. Après, je lui demanderai peut-être un maillot signé parce que moi aussi, je suis fan (sourire)."
Q: Après la demi-finale de Top 14 contre le Racing-Métro, vous avez l'air moins fatigué qu'après la demi-finale de Coupe d'Europe face au Munster...
R: "Ca a été deux matches difficiles. Contre le Racing, ça a été un match haché. On a perdu des touches, on n'a pas eu trop de ballons derrière... Je me sens très bien. J'ai été blessé pendant quatre mois, j'ai travaillé et c'est bien de finir la saison en forme. J'ai dit en arrivant que je voulais contribuer au succès de l'équipe. On sera fatigué après le coup de sifflet final (de la finale du Top 14 contre Castres le 31 mai) à Paris. Fatigués ou non, on est tous prêts à tout donnerdans les 160 minutes qu'il nous reste à jouer."
Q: Avez-vous conscience que vous pouvez écrire une page d'histoire du rugby à Toulon, en France et en Europe lors de ces 160 dernières minutes?
R: "C'est une belle expérience que je vis à Toulon, c'estvraiment une approche du rugby très différente: c'est un gros combat devant, il faut être très bon tactiquement, le jeu au pied compte plus... On a bataillé tout la saison pour s'offrir cette occasion. On est à 160 minutes d'écrire l'histoire.
Il faut être préparé mentalement, savoir où on veut aller, être prêt à se sacrifier.
On a des joueurs expérimentés, des leaders comme Jonny (Wilkinson) ou Matt (Giteau), pour nous guider. Peu importe d'où on vient, ce qu'on a gagné auparavant, on joue pour Toulon pour créer l'histoire. C'est notre moteur."