A la suite d'une perquisition dans les bureaux Ryanair de l'aéroport de Marseille-Provence hier matin, la direction de la compagnie aérienne a déposé "des plaintes formelles" auprès de la Commission européenne. L'entreprise est visée par une nouvelle information judiciaire pour travail dissimulé.
Le parquet de Marseille a ouvert depuis plusieurs mois, une information judiciaire visant Ryanair pour travail dissimulé. Et des perquisitions ont eu lieu mercredi dans les locaux de la société à l'aéroport de Marseille.
La compagnie aérienne irlandaise a réagi en déposant "des plaintes formelles" auprès de la Commission européenne, le gouvernement irlandais et l'ambassade de France à Dublin.
"Il est inacceptable qu'une compagnie aérienne européenne qui est en parfaite conformité avec la législation européenne de l'emploi dans l'aérien soit de manière injuste et illégale interférée par des magistrats et la Gendarmerie locale à Marseille", écrit Ryanair dans un communiqué, jugeant "cette intrusion injustifiée".
Déjà jugée pour des faits similaires
Cette nouvelle information judiciaire visant Ryanair a été ouverte pour des faits similaires à la première procédure qui avait valu à l'entreprise une condamnation en octobre 2013 à une amende de 200.000 euros et à près de 9 millions d'euros de dommages-intérêts, a indiqué à l'AFP le procureur de la République, le procureur de la République, Mme Dominique Moyal.Ryanair, qui a fait appel de cette décision, était jugé pour travail dissimulé, entrave au fonctionnement du comité d'entreprise, à celui des délégués du personnel, à l'exercice du droit syndical, et emploi illicite de personnels navigants.
De l'ouverture d'une base en 2007 à Marseille à sa fermeture en trompe-l'oeil début 2011, le leader européen du transport aérien low cost n'avait jamais déclaré son activité ni au registre du commerce ni à l'Urssaf, tandis que ses 127 salariés relevaient du droit irlandais.
Officiellement, la compagnie a depuis plié bagages avec pertes et fracas. Elle propose cependant un nombre toujours plus grand de liaisons en affectant des avions sur place uniquement à la belle saison, contournant ainsi la loi. D'où le dépôt par le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d'une nouvelle plainte, à l'origine de cette enquête.
"La même situation entraîne les mêmes effets
il n'a pas été mis à fin à l'activité qui a donné lieu à la première condamnation qui n'est pas définitive", a souligné Mme Moyal.
Dans le cadre de cette nouvelle information, un juge d'instruction a été désigné et les gendarmes ont procédé à de premières perquisitions mercredi, ainsi qu'à des auditions de personnes appartenant à la société interface de Ryanair..