La CGT Spectacle a déposé un préavis de grève national du 5 juin au 30 juin, afind'"amplifier le mouvement de contestation" contre la réforme du régime des intermittentset les restrictions du budget de la Culture.
Le syndicat CGT, qui n'a pas signé l'accord entre les partenaires sociaux sur la nouvelle convention Unédic contestée par les intermittents, appelle artistes et techniciens, "à Paris et en régions, à amplifier la mobilisation dans l'unité et à faire du 16 juin une journée d'engagement massif".
Le 16 juin doit se tenir un Conseil national des professions du spectacle, à l'avant-veille du Conseil national de l'emploi (CNE) qui doit donner un avis sur l'agrément par le ministère du Travail de la nouvelle convention d'assurance chômage.
Une "négociation déloyale"
Les intermittents demandent au ministre du Travail, François Rebsamen, de ne pas agréer l'accord. François Rebsamen et son homologue de la Culture, Aurélie Filippetti, doivent annoncer la semaine prochaine une "initiative" pour renouer le dialogue.Les intermittents reprochent à cette nouvelle convention de durcir leurs conditions d'indemnisation, avec notamment un "différé d'indemnisation" (délai avant de toucher les prestations) touchant désormais 48% d'entre eux, au lieu de 9% auparavant.
Ils dénoncent également une négociation "déloyale" qui n'a tenu aucun compte des propositions du Comité de suivi, formé de représentants de la profession et de parlementaires sur le régime de l'intermittence.
Déjà huit spectacles annulés
François Rebsamen avait signé en mars une tribune de ce comité, avant d'afficher son intention de signer la convention une fois devenu ministre du Travail.La grève, qui a déjà entraîné l'annulation de six spectacles du 8e Printemps des Comédiens à Montpellier, dont le premier événement de ce festival, le "Macbeth" mis en scène par le Sud-Africain Brett Bailey, a été reconduite vendredi matin.
Le Printemps des Comédiens de Montpellier est le premier grand festival de la saison.
Les directeurs des grands festivals prennent d'autant plus au sérieux le mouvement que le précédent de 2003, lors de la dernière grande crise des intermittents, reste dans toutes les mémoires. La fronde des intermittents avait alors démarré à Montpellier avant de gagner les festivals d'Aix-en-Provence,
Avignon et Les Francofolies, qui avaient été annulés.