Les Rencontres photographiques d'Arles réunissent cette année Lucien Clergue, Raymond Depardon, Martin Parr, Christian Lacroix... François Hébel a convoqué ses amis avant de démissionner, faute d'avoir pu acquérir les anciens ateliers de la SNCF, lieu-phare des Rencontres.
Pour la dernière édition des Rencontres photographiques d'Arles sous sa direction, François Hébel a convoqué ses amis, Lucien Clergue, Raymond Depardon, Martin Parr, Christian Lacroix, pour une ultime "parade".
Le conflit des intermittents devrait également s'inviter au festival qui se tient du 7 juillet au 21 septembre et présente 50 expositions.
Le jour de l'inauguration officielle, lundi, des intermittents, notamment des techniciens, hostiles à la nouvelle convention d'assurance chômage durcissant leurs conditions d'indemnisation, ont prévu de prendre la parole.
En 2003, lors de la crise très dure des intermittents, les expositions avaient été ouvertes normalement mais les soirées au Théâtre antique avaient dû être annulées.
Comme un parfum d'adieu
La 45e édition des Rencontres, intitulée "Parade", aura comme un parfum d'adieu pour François Hébel: après avoir mené pendant treize ans ce festival international de la photographie en le développant fortement, il a décidé l'hiver dernier de
démissionner, faute d'avoir obtenu le soutien de l'Etat et des collectivités pour les terrains des anciens ateliers de la SNCF, un des lieux traditionnels des Rencontres.
Ils ont été cédés pour la somme de 10 millions d'euros par la région PACA à la riche mécène Maja Hoffmann qui a choisi d'implanter sa fondation Luma pour l'art contemporain dans cette partie de la ville. Une tour, conçue par l'architecte
américain Frank Gehry, est en voie de construction. Elle ouvrira en 2018.
François Hébel a toutefois accepté de réaliser cette édition avant de passer le relais à Sam Stourdzé, 41 ans, directeur du musée de l'Elysée à Lausanne.
Le couturier Christian Lacroix présentera dans une chapelle une exposition sur le thème de l'Arlésienne, la femme que l'on attend mais n'apparaît jamais.
A 80 ans, Lucien Clergue, l'un des fondateurs des Rencontres, sera particulièrement fêté avec une présentation de ses oeuvres sur une cimaise de 100 mètres de long et une exposition au musée Réattu de la ville.
Raymond Depardon, qui en sillonnant la France pour son travail, a eu l'occasion de photographier des monuments aux morts, a été invité à développer ce thème à l'occasion du centenaire de la guerre de 1914. Les communes françaises ont été conviées à participer à l'exposition en photographiant leur monument aux morts, selon un protocole établi par Depardon. 5.000 de ces ouvrages de mémoire ont été photographiés et les images seront projetées sur huit écrans.
François Hébel se défend de toute "nostalgie" dans cette édition. "Il y aura beaucoup d'inédits", dit-il.
Le Britannique David Bailey, photographe du "Swinging London", qui n'a pas exposé en France depuis 30 ans, montrera une série de portraits réalisés pour les magazines de mode ou pour des reportages dans différents pays.
Le Brésilien Vik Muniz présentera son travail sur les photos de famille et sur les cartes postales fragmentées et recomposées.
Le comédien et réalisateur Vincent Pérez révèlera ses talents de photographe, avec une sélection de portraits d'acteurs.
L'an dernier, les Rencontres d'Arles avaient accueilli près de 100.000 visiteurs, un record.
En avril, François Hébel avait souligné :
"La parade, c'est la fin du spectacle, le moment où tous les artistes se retrouvent et mettent leurs costumes avant de plier le chapiteau et venir saluer leur public adoré"