Les bergers tirent la sonnette d'alarme et s'interroge sur l'avenir de l'élevage. Au lendemain d'un groupe de travail réuni pour discuter des moyens de protection, ils critiquent des mesures inefficaces et demandent à ce que le loup ne soit plus protégé par la Convention de Berne de 1979.
Constat d'impuissance
C'est par la voie d'un communiqué que la Coordination Rurale rend compte du climat tendu dans lequel s'est tenu le groupe de travail "moyens de protection" ce mercredi à Lyon. Les bergers dressent un constat d'impuissance alors que les attaques de loups se sont multipliées depuis le début de l'année, faisant des ravages au sein des troupeaux. La Coordination Rurale tire la sonnette d'alarme et dénonce une énième réunion qui ne produira que peu d'effets. Les éleveurs, se disent "à cran", "épuisés par les gardes de nuit et la crainte de voir leur troupeau dévasté". Ils soulignent que ces attaques s'étendent désormais aux bovins et ne se limitent plus à la nuit, il est évident, selon eux, que "le loup contourne les moyens permis par la réglementation pour le contenir". Ils critiquent vivement la proposition faite de financer une expérimentation sur des moyens de protection adaptés au terrain à partir de 2015 :
Hélas, cela ne résoudra pas le problème de fond. Ni les moyens de protection, ni les tirs de défense, ni même les autorisations de prélèvements (un prélèvement effectif sur les 24, voire 36, possibles), jetées en pâture aux éleveurs pour faire croire à une prise en compte réelle de leur désarroi, ne se montrent efficaces face à une population de loup en très forte augmentation."
Quel avenir pour l'élevage
Pour les éleveurs c'est la question du maintien de l'élevage qui se pose réellement, et pas seulement dans les alpages, mais la pratique "en extérieur" :Faut-il que les éleveurs se spécialisent en hors-sol, oublient les races rustiques et abandonnent leurs pratiques ancestrales du pâturage par les animaux, y compris en production bio ? Faut-il laisser en friches les parcs nationaux, en excluant les troupeaux comme le réclament les associations environnementales ?"
Les bergers dénoncent l'incapacité des pouvoirs publics à prendre la mesure des enjeux, ce qui a déjà des "conséquences lourdes sur les campagnes françaises, tout en creusant un puits sans fond dans le budget de l'Etat alors que les Français doivent se serrer la ceinture".
Une décision urgente
Pour la Coordination Rurale,le loup n'est pas compatible avec l'élevage ! Il faut permettre aux éleveurs de défendre leurs troupeaux face à cette espèce qui n'est plus en voie de disparition, en sortant le loup de la convention de Berne et de la directive Habitat. Cette décision est nécessaire et urgente. Toutes les autres propositions ne sont qu'agitation et ne résoudront en rien les difficultés des éleveurs."