Les habitants de Saint-Martin Vésubie se rassembleront à 18h00 sur la place de la mairie et marcheront en silence jusqu'au bureau des guides qu'Hervé Gourdel, assassiné en Algérie mercredi, avait crée. Nous vous proposons de suivre en direct sur notre site ce moment de recueillement.
"Le village de Saint-Martin Vésubie (Alpes-maritimes) est en deuil. Sont également en deuil, tous les amis de la montagne", souligne le maire, Henir Giuge.L'école du village a observé une minute de silence jeudi matin."Nous voulons nous consacrer à ce deuil d'une façon digne".
Un être entier, simple, un guide"
"Nous sommes tous de la montagne. Nous avons l'habitude de perdre des amis dans des accidents. Mais là, c'est un assassinat, dans des conditions horribles". A Saint-Martin-Vésubie, Jean-Michel Grinda, un pilote féru d'alpinisme, partage la peine de tout ce village montagnard, en deuil depuis l'annonce de la mort de l'otage français Hervé Gourdel en Algérie. Jean-Michel Grinda dont le père fonda le premier bureau de guide du village, connaissait un peu Hervé, "un être entier, simple, un guide" qui ne demandait certainement pas à devenir "un martyr international".Les habitants la commune ont prévu de se rassembler à 18H00 sur la place de la mairie d'où ils devaient marcher en silence jusqu'au bureau des guides qu'Hervé Gourdel avait cofondé en 1987 avec un ami actuellement en randonnée au Chili. Il y travaillait l'été pour partager avec d'autres sa passion de la nature et de la vie. Jeudi, un simple bouquet de roses blanches a été déposé contre la porte close surmontée d'un panneau en bois: "Escapade, les guides du Mercantour".
"Le village est abattu", résume Greg, qui tient l'étal de légumes juste devant.
"Une peine infinie"
"C'est une grande émotion, une peine infinie", écrit Marthe Hérou, le regard triste, dans l'un des registres posés sur des tables devant la mairie, où l'on prépare une marche silencieuse en hommage à celui qui a été assassiné en Algérie par ses ravisseurs jihadistes."Je ne pensais pas qu'ils en arriveraient là, c'est très dur", confie la villageoise, choquée par les images de la décapitation d'un homme qui "s'était beaucoup investi dans la commune".