Le tribunal administratif de Nîmes doit se prononcer jeudi sur des demandes d'annulation de l'élection municipale au Pontet, l'une des onze communes remportées au printemps par le FN ou ses soutiens. A l'audience, le 2 octobre, le rapporteur public a préconisé l'annulation du scrutin.
7 voix au second tour
Le Front national a conquis d'un petit rien, le 30 mars, cette ville de 17.000 habitants, proche d'Avignon. La liste de son candidat, Joris Hébrard, est arrivée en tête de seulement 7 voix au second tour, récoltant 3.141 suffrages, contre 3.134 pour l'UMP Claude Toutain lors d'une triangulaire.Dès le 4 avril, Claude Toutain avait introduit un recours en annulation devant le tribunal administratif, mettant en avant un certain nombre d'irrégularités supposées durant la campagne ou les opérations de vote. A l'audience Me Jean-Baptiste Blanc l'avocat du candidat UMP les avait énuméré
Des tracts ont notamment été distribués dans un délai réduit, à la veille du second tour, afin d'empêcher les adversaires d'y répondre. (...) Il y a également des irrégularités dans la procédure électorale, de nombreux électeurs ont ainsi été empêchés d'accéder aux bureaux de vote et il y a des listes d'émargement litigieuses
Listes d'émargements litigieuse
Parmi celles-là, le rapporteur public en a retenu une, celle des listes d'émargement litigieuses."Dix-sept signatures" d'émargement aux listes électorales "ne semblent pas être apposées par la même main entre les deux tours et ces 17 suffrages doivent donc être neutralisés", a dit le rapporteur public, Philippe Parisien, avant de "préconiser l'annulation" de ces élections des 23 et 30 mars.
Polémiques
On essaie de trouver la petite bête et on tente d'obtenir devant la justice, ce que les candidats n'ont pas obtenu dans les urnes
avait répondu Me Pierre Pelloquin, avocat de M. Hébrard.
"C'est regrettable qu'une élection soit annulée pour une petite différence de signatures, un gribouillis dont personne n'est venu se plaindre", avait-il encore avancé.
Un second recours en annulation
Un second recours en annulation avait également été introduit par le candidat socialiste, Milani Makhechouche, et le candidat sans-étiquette Frédéric Quet. Tous les deux s'étaient retirés du second tour de l'élection municipale dans la commune du Pontet, afin de faire barrage au candidat du Front national, Joris Hébrard. Cette décision de la justice administrative doit intervenir après 6 premiers mois d'un mandat émaillé de petites polémiques au Pontet.Au lendemain de son élection, M. Hébrard avait fait voter par sa majorité une augmentation de 44% de ses indemnités, qui passaient de 2.470,95 euros à 3.227,45 euros. Mais la préfecture avait annulé cette hausse, jugé contraire au code des collectivités territoriales.
Le maire a également décidé la suppression de la gratuité de la cantine pour les plus démunis et retiré la subvention au Téléthon.
Le Front national a remporté 10 villes lors des dernières élections municipales (Fréjus, Mantes-la-Ville, Beaucaire, Le Pontet, Hayange, Cogolin, Hénin-Beaumont, Villers-Cotterets, Le Luc, 7e secteur de Marseille). A Béziers, Robert Ménard a été élu avec le soutien du parti d'extrême droite.