Le tribunal de commerce doit examiner aujourd'hui les offres de reprise du journal Nice-Matin. Dans ce dossier très lourd, plus de mille postes sont en jeu. La décision a été placée en délibéré et le tribunal rendra sa décision le 7 novembre.

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C'est un des dossiers sociaux les plus sensibles que le tribunal de commerce de Nice aie jamais eu à traiter : une entreprise phare de la région et plus de mille postes en danger. Le journal Nice-Matin (ainsi que le reste de son groupe, dont Var-Matin et Monaco-Matin) jusqu'ici propriété d'Hersant Médias, avait été placé en redressement judiciaire au printemps dernier. Le quotidien a connu une phase difficile ces dernières années, avec une baisse de près d'un quart de ses ventes en huit ans et une baisse de ses revenus publicitaires.

Après plusieurs mois de négociations, il reste trois offres sur la table. La plus conséquente est celle du groupe de presse belge Rossel (propriétaire entre autres du Soir de la Voix du nord et de l'Union). Le groupe promet 20 millions d'euros d'investissements en trois ans, une restructuration considérable du journal et un chèque de 15 millions d'euros pour financer le plan social prévu. En effet, cette solution est aussi la plus coûteuse sur le plan humain. Le projet comprend la suppression de 376 postes, plus du tiers des effectifs totaux (1099 salariés).

De l'autre côté du spectre, on trouve l'offre des salariés de Nice-Matin. Emmenés par une délégation syndicale, ils souhaiteraient transformer le journal en Société Coopérative d'Intérêt collectif. Dans les faits, l'entreprise appartiendrait à ses salariés, même si la gestion en serait déléguée. Moins puissante financièrement que l'offre de Rossel (malgré une collecte de 500 000 euros renforcée par un don de deux millions d'euros de la région PACA et le soutien de Bernard Tapie), cette offre présente l'avantage d'un coût social réduit. Les salariés n'entendent procéder à aucun licenciement, et s'appuyer sur un plan de départs volontaires qui ne coûterait que 159 postes. Selon Renaud Revel de l'Express, si l'offre des salariés de Nice-Matin était choisie, ce serait Robert Namias qui prendrait la direction du journal. Robert Namias est un ancien patron des informations de TF1 et actuellement chroniqueur politique à l'Express.

Enfin, Georges Ghosn, le propriétaire de la Tribune, se pose en homme du compromis. Avec plus d'argent que les salariés, mais moins de licenciements que Rossel, il se retrouve dans la position de l'outsider. Son plan comprend 12 millions d'investissements sur 5 ans et 239 licenciements. L'homme d'affaire s'est montré très discret, et son offre pourrait servir de position de repli aux juges.

La décision est à présent entre les mains du tribunal de commerce de Nice. L'audience d'examen des offres est à présent terminée. La décision est placée en délibéré. Le tribunal rendra sa décision définitive dans deux semaines, le vendredi 7 novembre.

Reportage de Laurent Verdi et Eric Jacquet

 

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