Un homme de 38 ans comparaissait depuis lundi devant la cour d'assises du Vaucluse pour vol à main armée et séquestration. Le braqueur confondu par son ADN retrouvé sur la chaussette utilisée comme cagoule le jour des faits en 2003, a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.
Depuis le box des accusés, Karim B. le répète à l'envi : il est innocent. Ce n'est pas lui qui, le 6 avril 2003, a braqué puis séquestré un épicier du quartier de Monclar à Avignon. "Comment expliquez-vous qu'on retrouve votre salive sur cette chaussette ?" demande le président de la cour d'assises du Vaucluse. Silence dans le box des accusés.
Cette fameuse chaussette, le braqueur l'aurait utilisée pour se couvrir le visage. Elle avait été retrouvée par les enquêteurs dans la voiture de la victime. Les prélèvements effectuées par la police scientifique avaient ensuite permis d'isoler une empreinte génétique, non identifiable à l'époque. Ce n'est qu'en 2010, soit sept ans après les faits, qu'un nom est finalement associé à cette salive. Il s'agit de Karim B. dont l'ADN a nouvellement intégré la base de données suite à une condamnation pour violences.
Sauf qu'entre temps, l'affaire du braquage avait été classée et la chaussette détruite aux termes d'une procédure correctionnelle conclue par le non-lieu des trois hommes poursuivis au moments des faits.
Après deux jours de procès... sans la chaussette mais avec l'ADN du braqueur présumé... les jurés ont tranché. Ils ont décidé de suivre les réquisitions de l'avocate générale : 10 ans de réclusion criminelle.