France 3 Provence Alpes a reçu quatre candidats aux législatives de la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence pour un grand débat citoyen. Santé, pouvoir d’achat, tourisme ou encore agriculture, quatre acteurs de la vie locale ont interrogé les candidats.
La 2ème circonscription des Alpes-de-Haute-Provence concerne 14 cantons, dont ceux de Barcelonnette, Manosque et Forcalquier. Selon les derniers chiffres de l'INSEE, elle concerne plus de 84.000 habitant.
Treize candidats se sont lancés dans la course aux législatives. Quatre d’entre eux se sont lancés cet après-midi dans l’arène politique de France 3 Provence Alpes.
Parmi eux, Christophe Castaner, député sortant et candidat de la majorité présidentielle sous la bannière "Ensemble", brigue un troisième mandat.
Tête de liste PS lors des élections régionales de 2015, en 2017, il surfe sur la vague macroniste et remporte avec 61.6% des voix l’élection face à un candidat La France Insoumise Léo Walter.
Ce dernier avait obtenu 38.4% des voix au 2ème tour en 2017. Fort des résultats du parti de Mélenchon aux élections présidentielles, Léo Walter est de nouveau candidat, sous la bannière NUPES.
Faut-il s'attendre à un nouveau duel Castaner / Walter au 2ème tour ? La candidate du Rassemblement National, Aurélie Abeille, qui avait obtenu en 2017, 13,6% des voix au 1er tour, à seulement trois points du candidat insoumis compte bien peser dans la balance.
Enfin, Laurent Vicente, sous la bannière Divers Extrêmes Gauche sera également présent sur le plateau de France 3. Ce gilet jaune des Alpes-de-Haute-Provence entame sa première campagne électorale.
Pour ce débat citoyen, quatre acteurs de la vie locale interrogent les candidats sur les grands enjeux sociétaux dans le département, tel que l’agriculture, la santé, le pouvoir d’achat ou le tourisme.
Les citoyens dans l’arène sont :
• Pascal Ventre - Président des Gîtes de France 04
• Liliane Aubry - retraitée
• Cédric Massot -arboriculteur
• Saïd Ouichou - Collectif santé en danger PACA
Les petites retraites, et le pouvoir d'achat
Liliane Aubry attend le versement de la pension de réversion de son défunt mari depuis plus de six mois. Elle vit donc avec une retraite de 720 euros par mois. Une situation difficile que comprennent les candidats.
Pour Léo Walter (LFI-NUPES), il faut "faire passer l'intégralité de la population française au-dessus du seuil de pauvreté", soit 1063 euros par mois, que ce soit en allocation d'autonomie de la jeunesse ou pour le minimum vieillesse. Comme la candidate Rassemblement national Aurélie Abeille, il propose de revenir sur la suppression de la demi-part fiscale pour les veufs et veuves.
Des promesses que le candidat sortant "Ensemble" ne fait pas : "pour augmenter les retraites à 1.100 euros, il va falloir collectivement travailler plus", répond Christophe Castaner. Pour le candidat d'Emmanuel Macron, la réforme de la retraite à 65 ans est donc inévitable.
Les déserts médicaux, enjeu de la ruralité
Le médecin Saïd Ouichou, membre du collectif Santé en Danger a tenu a interroger les quatre candidats sur la désertification médicale. Une question qui occupe les esprits dans le département, qui ne possède que six lits de réanimation à Dignes.
Cette problématique, le candidat de la majorité présidentielle la reconnaît sans difficulté. Selon Christophe Castaner, de gros efforts notamment financiers ont été portés sur l'hôpital public (en passant le budget de la sécurité sociale de "190 à 236 milliards d'euros en cinq ans"). Il admet que "nous n'avons pas les ressources humaines".
De son côté le candidat insoumis propose un "accompagnement des étudiants en médecine", qui permettrait de "financer leurs études en échange d'un temps de travail dans les déserts médicaux". Enfin, pour le candidat Laurent Vicente (Divers), il faudrait avant tout "supprimer les Agences Régionales de Santé qui ont commencé à budgétiser l'hôpital et fermer les maternités".
Le Tourisme, 9.000 emplois directs dans le département
Pour soutenir et développer le tourisme, et notamment lutter contre la concurrence des plateformes numériques d'hébergement, le candidat Léo Walter propose de limiter la location saisonnière aux propriétaires occupants.
La candidate du Rassemblement national quant à elle, souhaiter baisser la pression fiscale sur les professionnels du tourisme, et "alléger les contraintes normatives".
Pour l'ancien gilet jaune Laurent Vicente, il faut développer les transports notamment ferroviaires, et la mobilité douce comme les pistes cyclables.
Défendre l'agriculture face à la concurrence européenne.
Cédric Massot, arboriculteur, les exportations françaises de fruits et légumes sont en chute depuis dix ans. Pour être plus compétitif, le candidat insoumis propose "un protectionnisme solidaire" : un produit interdit en France ne pourra pas être importé.
Face à la pénurie de main d'œuvre qualifiée à laquelle sont confrontés les agriculteurs, Christophe Castaner entend "redonner le goût du travail aux jeunes", en développant l'apprentissage notamment.