Le gouvernement allemand va renforcer les contrôles médicaux des pilotes de ligne, en instaurant des tests "inopinés" pour détecter l'usage de médicaments ou de drogues, près d'un an après le crash de l'avion de Germanwings, affirme ce samedi le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Des tests "inopinés" pour mesurer le taux d'alcoolémie et l'usage de drogues ou de médicaments vont être instaurés, selon le quotidien de Munich, qui cite un "document" mentionnant une série de mesures validées vendredi par la coalition au pouvoir à Berlin. Ces nouvelles mesures devront encore être validées par le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, précise le journal. Carsten Spohr, le patron du géant allemand de l'aérien Lufthansa, propriétaire de la compagnie à bas coûts Germanwings, avait déjà annoncé fin mai 2015 la mise en place au sein du groupe de contrôles médicaux surprise pour les pilotes.
Lufthansa avait fait cette annonce quelques semaines après le crash, le 24 mars dans les Alpes françaises de l'Airbus A321 de Germanwings, qui avait fait 150 morts. Selon l'enquête, l'accident a vraisemblablement été provoqué par le copilote allemand, Andreas Lubitz, qui souffrait de graves troubles psychologiques.
Selon le document cité ce samedi par le Süddeutsche Zeitung, les compagnies aériennes allemandes devront s'assurer que seuls les employés en état d'assurer "un transport
sûr et réglementaire" seront autorisés à voler. Les contrôles permettront de vérifier que les personnels navigants ne sont pas "sous l'influence de médicaments, d'alcool ou d'autres substances psychoactives", lorsqu'il existe un doute sur leurs capacités, poursuit le journal, qui mentionne la création d'une banque de données médicale.
En juillet dernier, l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) avait recommandé une amélioration de la surveillance médicale des pilotes professionnels, dont un meilleur suivi psychologique et des tests poussés à l'embauche dans ce domaine, ainsi que des contrôles d'alcool et de drogue inopinés. L'AESA avait également maintenu, à titre temporaire, la présence permanente de deux personnes dans le cockpit des avions de ligne, qui n'est pas imposée par les règles européennes à ce stade.
Cette mesure avait été appliquée très largement par les compagnies européennes, à titre volontaire, après l'accident.