"Les Allemands étaient là pour piller" : la lutte héroïque dans la vallée de l'Ubaye lors du débarquement en Provence

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Les archives inédites des résistants à Barcelonnette qui, du 7 au 13 juin 1944, se sont battus contre les forces allemandes.
A l'occasion des 80 ans du débarquement en Provence, retour sur l'insurrection en Ubaye des résistants face aux nazis pour appuyer la contre-attaque des alliés. ©"Provence 44" / France Télévisions

A l'occasion des 80 ans du débarquement en Provence, retour sur l'insurrection en Ubaye des résistants face aux nazis pour appuyer la contre-attaque des alliés.

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Au lendemain du début du débarquement en Normandie, et conformément aux messages de soulèvement envoyés par Londres, tous les mouvements de résistants en Provence prennent les armes pour désorganiser l'occupant allemand, en prévision d'un second débarquement des troupes alliées par la Méditerranée. 

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Ces patriotes sont 400 sur le plateau de Signes, tout autant aux environs d'Aix-en-Provence, des centaines autour de Valensole. Ils affluent dans le Ventoux, mais aussi dans le Haut-Var autour de Draguignan et Castellane. Cette mobilisation gagne aussi le secteur de Dignes et les vallées sud-alpines. Comme dans celle de l'Ubaye, où une section de 70 résistants met en fuite les occupants nazis.

Une euphorie de courte durée

Barcelonnette devient ainsi la première sous-préfecture de l’Hexagone à être déclarée libérée au soir du 7 juin 1944. C'est aussi le début d'une période de résistance héroïque pour rester libre. Mais ce moment d'euphorie va être de courte durée.

La réaction de la Wehrmacht ne se fait pas attendre : 48 heures plus tard, une opération est ordonnée depuis Gap pour reprendre cette vallée stratégique menant à l'Italie. 

"Alors là, on est au sommet du Pas de la Tour, c'est là le point essentiel d'observation de toute la zone des combats du 9 juin", détaille Hubert Tassel, historien militaire. 

Les résistants ont vu petit à petit arriver la colonne de véhicules allemands, précédés par des side-cars et quelques véhicules légers.

Hubert Tassel

dans le documentaire "Provence 44"

"Au moment où ils sont arrivés près du pont, ils ont été pris à partie par les deux groupes qui étaient en face en rive droite, qui avaient une excellente vue sur cette route et qui avaient donc des possibilités de tirs excellents", ajoute-t-il. 

Un ravitaillement qui arrive trop tard

La colonne allemande subit aussi le dynamitage d'une paroi rocheuse.  Dans la poussière et la confusion, les combattants du Reich pensent que le pont routier a été également détruit. Alors avec 60 soldats mis hors de combat, ils se replient momentanément. 

Les Allemands décident de revenir en Ubaye, mais cette fois-ci, ils vont revenir en force.

Hubert Tassel

dans le documentaire "Provence 44"

"Ils sont bien équipés puisqu'on aura des automitrailleuses et d'autres véhicules avec des canons", précise Hubert Tassel.

La contre-attaque de la Wehrmacht passe cette fois-ci par le col de Vars et surprend les résistants qui doivent battre en retraite. Pourtant, dans la nuit du 12 juin, l'aviation alliée larguent 120 containers d'armes. Alors au cœur de Barcelonnette, au Moulin Chabre, le PC de la résistance, c'est l'effervescence : civils et résistants, tout le monde s'active pour récupérer au plus vite armes et parachutes. 

Pendant ce temps, le dernier verrou tenu par des résistants cède face à la puissance de feu de la Wehrmacht. Ce parachutage est arrivé 24 heures trop tard ! 

"Ils se sont repliés sur le Vercors au moment des combats"

André Chabre, l'un des chefs de la résistance locale, ordonne un repli général vers des refuges en haute montagne. Quatre-vingts ans plus tard, son fils René qui habite toujours le Moulin, évoque le lendemain, ou comment, après l'exécution de cinq résistants, Barcelonnette a échappé au pire.  

"Je pense qu'à ce moment-là, les Allemands étaient vraiment venus pour piller, faire brûler le Moulin, souffle-t-il. Et tout a été laissé en plan parce qu'ils se sont repliés sur le Vercors au moment des combats de Vercors où il y a eu tant de maquisards tués. Et je pense que c'est ce qui a sauvé le moulin, Barcelonnette et la vallée de l’Ubaye..."

Pendant ce temps, sur les côtes varoises, il n'y a toujours pas de navires alliés à l'horizon. L'opération Anvil, qui devait coïncider avec celle d'Overlord en Normandie, a été reportée.  Et comme ce qui avait été promis n'arrive pas, et qu'à la place, ce sont les unités de la Wehrmacht, beaucoup de résistant vont devenir des proies faciles. 

Résultat, en Provence, pendant les deux premières semaines de juin 1944, ce sont plus de 500 résistants qui vont tomber sous les balles nazies. 

>> "Provence 44" : retrouvez tous les épisodes de notre web série sur le débarquement en Provence sur france.tv

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