Sur les planches du théâtre d'Antibes jusqu'au 20 octobre, le Collectif 8 offre sa relecture du chef d'œuvre d'Alexandre Dumas. Il mêle comédiens et arts numériques pour une vision intemporelle de l'injustice, des déviances du pouvoir, de l'argent et du système. Un thème d'actualité ? Peut-être...

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Sur la scène, un cube. Quatre toiles, comme autant d'écrans sur lesquels se projettent les décors d'une vie de roman.

Premier tableau : des barreaux. Ceux d'une cellule de la prison du château d'If à Marseille, où Edmond Dantès est enfermé depuis 13 ans.

"Quel est ton crime ?" lui demande l'autre prisonnier.

"Crime ? Je n'ai commis aucun crime. Je suis innocent !"

Voilà le mal originel : l'injustice.

Celle dont Edmond Dantès a été la victime, et sans laquelle le comte de Monte-Cristo n'aurait jamais existé, personnage aux multiples visages qu'endossera Dantès, une fois évadé, pour se venger, méthodiquement, de chacun des responsables de son malheur. Au cours de son chemin de vengeance, il utilisera lui-même, comme au judo, les déviances du système dont il a été la victime : l'argent, le pouvoir, les intérêts personnels, les vices de la justice.

Gaële Boghossian, la metteuse en scène du Collectif 8 qui a adapté le roman d'Alexandre Dumas, en a changé l'époque. Du règne de Louis XVIII, elle a transposé l'histoire à la Seconde Guerre mondiale : "c'est l'époque qui me semblait la plus universelle. Quand je plaque la situation politique de l'époque de Monte-Cristo et la Seconde Guerre mondiale, je trouve beaucoup d'échos de guerres, de stratégies politiques de la part de gens qui ont vécu des revirements tout en gardant... le bon côté de la veste".

Et c'est précisément ces failles, chez ses cibles devenues notables, que Monte-Cristo va utiliser pour sa vengeance.

Son chemin va le mener de Marseille à Paris. Une maison bourgeoise. Le siège d'une grande banque. Un cimetière. L'opéra. Autant de décors dans lesquels nous plongent les créations numériques de Paulo Correia. Le créateur vidéo du Collectif 8 invente des univers oniriques qui n'ambitionnent surtout pas de paraître réels.

"J'essaie d'illustrer ce qui se passe dans la tête du personnage. Faire comprendre au spectateur que nous sommes dans une projection de son esprit, et pas dans la réalité", nous explique Paulo Correia. "J'ai tout-de-suite travaillé sur les oiseaux. Ca me plaisait qu'il y ait des oiseaux partout. Trop, trop d'oiseaux, qui représentent bien sûr la liberté".

Dans ces décors, Paulo Correia va lui-même évoluer, puisqu'il est aussi le comédien qui incarne Monte-Cristo. Avec Damien Rémy dans le rôle de l'abbé Faria, sorte de Jimini Cricket l'accompagnant tel sa conscience, ils sont les deux seuls comédiens en chair et en os sur scène, donnant la réplique à une multitude de personnages virtuels.

Danglars, Fernand et de Villefort, les trois hommes qui ont précipité Dantès dans les geôles, vont tour à tour voir pénétrer dans leur vie ce Comte de Monte-Cristo. Personnage mystérieux qui va œuvrer, manœuvrer, patiemment, méthodiquement, jusqu'à leur destruction. Jusqu'où est-il prêt à aller pour assouvir son désir de justice personnelle ? Le questionnement que sous-tend l'histoire de Monte-Cristo est, pour Gaële Boghossian, éminemment actuel.

"Cette injustice, nous la vivons tous. J'ai été frappée par la recrudescence des gens qui se faisaient justice à travers les réseaux sociaux, parce que la Justice ne leur avait pas répondu. Je me suis vraiment questionnée sur cette idée de se faire justice soi-même. Quel bouleversement, quelle catastrophe est-ce que cela peut engendrer ?"

Car, aussi juste et légitime qu'ait été le projet initial de Dantès, "il va se pervertir, jusqu'à ce qu'il devienne un monstre".

Jusqu'où ira la vengeance de Monte-Cristo ? Et jusqu'où êtes-vous prêt à aller pour rétablir une injustice dont vous auriez été victime ? Tentez d'affronter ce questionnement avec le Collectif 8 et son Monte-Cristo, sur la scène d'Anthéa, à Antibes, jusqu'au 20 octobre. Après quoi il partira en tournée.

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Une émission présentée par Jacqueline Pozzi à voir aussi tous les samedis à 19h15 sur France 3 Côte d'Azur.

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