Téléphones confisqués, villa hollywoodienne dans un endroit secret protégé par la police: le jury du 68e Festival de Cannes entre ce dimanche matin en conclave pour décider du palmarès. Il ne réapparaîtra qu'en début de soirée pour le dévoiler.
Selon le règlement du festival, les neuf jurés doivent "obligatoirement attribuer 7 prix: la Palme d'or, le Grand Prix, les Prix de la mise en scène, du jury, du scénario et les Prix d'interprétation féminine et masculine. Le palmarès ne peut comporter qu'un seul prix ex æquo et cette disposition ne peut s'appliquer à la Palme d'or.
La vue de la villa occupée par le jury en 2014 : Merci Gilles jacob !
Toward the end. pic.twitter.com/3OoO0todf4
— gilles jacob (@jajacobbi) 24 Mai 2014
Autre point incontournable: un même film ne peut recevoir qu'un seul des prix du palmarès. Cependant, le Prix du scénario et le Prix du jury peuvent être associés à un prix d'interprétation, mais uniquement sur dérogation du président du Festival, Pierre Lescure.
Coprésidents du jury, Joel et Ethan Coen ont demandé une voix chacun, "avec l'intention de se disputer si nécessaire", selon Thierry Frémaux, le sélectionneur et délégué général du festival. Pour chaque prix, le scrutin secret est à la majorité absolue: au moins 5 voix sur 9.
Liberté...réglementée !
Dans ce cadré très réglementé, le jury dispose d'une certaine liberté comme on l'a vu en 2013 avec la Palme pour le film "La Vie d'Adèle", partagée avec les deux interprètes."L'ambiance des délibérations n'est jamais la même, en fonction de la personnalité du ou des présidents", a raconté à l'AFP Gilles Jacob, l'ancien président du Festival. Par tradition, un seau à champagne fait office d'urne: les jurés y déposent un petit papier plié en quatre.
"En présence du président du Festival, le délégué général surveille le dépouillement et un secrétaire de scrutin note tout pour éviter toute contestation", ajoute Gilles Jacob. "Les délibérations peuvent être longues, le vote à main levée est rarissime".
Engueulades et compagnie
"En 1997, pour le 50e Festival, les discussions ont été vives avec de vraies engueulades entre Isabelle Adjani qui présidait le jury, et Mike Leigh", le réalisateur britannique, se souvient Gilles Jacob.Résultat: une Palme d'or ex aequo décernée aux films "L'Anguille" de Shohei Imamura et "Le Goût de la cerise" d' Abbas Kiarostami. Désormais, le règlement interdit une Palme ex aequo.
Depuis deux ans, le jury se retrouve dans une villa hollywoodienne avec piscine a débordement, un décor propice à la méditation et aux grandes décisions avec vue imprenable à 180 degrés sur la baie de Cannes, selon les photos et les tweets de Gilles Jacob, qui avait pris soin de ne rien dévoiler d'essentiel. Une première dans l'histoire du Festival.
24 mai 2014 :
Jia pic.twitter.com/x2EXAs6rV0
— gilles jacob (@jajacobbi) 24 Mai 2014
"Il faut vivre avec son temps et permettre au public de vivre l'événement pour ainsi dire en temps réel ! Grâce à la technologie, le festival épouse la modernité et montre que le jury s'acquitte de sa tâche avec sérieux", avait-il expliqué en 2013. ( Avec AFP)