Une demande de remise en liberté de l'opposant et oligarque kazakh Moukhtar Abliazov, en détention depuis jeudi à la prison de Luynes (Bouches-du-Rhône), a été déposée auprès de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, a-t-on appris auprès de l'un de ses avocats et de source judiciaire.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel examinera cette requête lors d'une audience le 22 août, a-t-on précisé de même source, le parquet général ayant jusqu'au 20 août pour prendre ses réquisitions.Bruno Rebstock, avocat au barreau d'Aix-en-Provence, a indiqué à l'AFP qu'il avait apporté à la chambre de l'instruction les garanties de représentation de son client, notamment une adresse, et proposé la possibilité d'un bracelet électronique ainsi que le principe d'un cautionnement.
Moukhtar Abliazov a été interpellé mercredi dans une villa de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) par la police française, agissant à la suite d'une demande d'extradition de trois pays, le Kazakhstan, la Russie et l'Ukraine, seule cette dernière étant examinée à ce stade de la procédure.
La défense de Mr Abliazov estime que l'Ukraine agit en réalité pour le compte du Kazakhstan, qui souhaiterait éliminer cet opposant au régime de fer du président Noursoultan Nazarbaïev. "Cette extradition constituerait un arrêt de mort", a ajouté Me Rebstock.
Ancien président de la première banque kazakh, BTA, il avait fui son pays en 2009 après l'ouverture d'une enquête pour escroquerie à grande échelle pour un préjudice de cinq milliards de dollars, notamment par l'attribution présumée de prêts illégaux à des sociétés offshore qu'il aurait contrôlées.
Ancien ministre de l'Énergie, il avait été emprisonné en 2002 après avoir pris la tête d'un parti d'opposition au président Nazarbaïev. A sa libération, il avait pris la tête de la BTA, qui a connu un rapide développement, avant de fuir à Londres en 2009.