Ce vendredi 7 octobre, une manifestation à Cannes, face à l’hôtel de ville, a réuni plusieurs dizaines de personnes. Un soutien à destination des femmes iraniennes, qui, à 4000 kilomètres de là, ôtent le voile et défient le régime.

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Une cinquantaine de personnes étaient présentes vendredi 7 octobre, en début de soirée, face à la mairie de Cannes. Toutes et tous sont venus pour supporter les femmes iraniennes qui manifestent pour leur liberté et contre le régime à la tête de la république islamique d'Iran. 

Dominique Henrot, le coordinateur de cette manifestation cannoise, a témoigné lors de l'édition du soir du journal télévisé de France 3 Côte d'Azur. 

"Nous avons voulu exprimer ce soir notre solidarité avec les femmes iraniennes qui se battent pour la liberté dans leur pays. Nous sommes à Cannes un collectif d’associations, de partis politiques de gauche, de syndicats […] et on veut exprimer notre solidarité avec ces femmes qui luttent." explique-t-il.

Pour lui, ce soutien s'exprime - et touche au coeur - bien au-delà des frontières de l'ancienne Perse : "On est concernés par cette révolte car c'est un mouvement qui est exemplaire pour les femmes du monde entier. Pour les femmes kurdes, d'Afghanistan, pour toutes les femmes qui subissent aujourd'hui les violences sexuelles, des privations de leurs droits, de leurs libertés, et qui sont considérées comme des citoyennes de seconde zone en Iran".

Ca se passe aussi dans d'autres pays du monde [...] et cette lutte doit servir de modèle.

Dominique Henrot, coordinateur de la manifestation cannoise du 7 octobre

Un rassemblement à Nice ce dimanche

Ce dimanche 9 octobre, c'est à Nice, place Masséna, qu'un rassemblement est prévu entre 16 heures et 18 heures

C'est dans la plus grande ville des Alpes-Maritimes qu'Azita réside désormais. Cette citoyenne franco-iranienne a vu en 1979 arriver la révolution islamique. Une étape politique majeure pour le pays, qui a mis fin au régime du Chah d'Iran, et à la dynastie Pahlavi.

A cette époque, Azita se souvient avoir été "obligée, en tant que gamine à porter le voile, à l’école, très tôt". 

Azita garde encore des liens avec son pays natif. Elle analyse que "malheureusement, ces dernières années, cela a évolué dans le mauvais sens".

"Depuis ces dernières années, avec l’élection de Ebrahim Raïssi (à la tête de l'Etat iranien depuis août 2021, ndlr), ils ont beaucoup durci la répression. Au niveau économique, cela fait des années que les gens sont dans une situation terrible" détaille-t-elle.

Quant à la situation des femmes, "tout le monde est au courant que c’est de pire en pire".

La protestation des jeunes filles et des femmes iraniennes continue de progresser : "Le cas de Mahsa Amini, c'est malheureusement un exemple parmi d’autres, mais là la colère de la population est montée d’un cran. Là, tout sort, et j’espère que c’est le début d’une révolution qui va finir par changer ce régime."

Pour Azita, c'est une toute nouvelle génération qui se soulève. Et ce dans tous le pays. 

C’est un peu partout, je suis beaucoup sur les réseaux sociaux, et cela touche même les petites villes. Ce sont des jeunes filles qui ont grandi sous ce régime qui osent. Elles n’ont rien à perdre et sont prêtes à donner leur vie.

Azita, citoyenne franco-iranienne vivant sur la Côte d'Azur.

Mahsa Amini dans tous les esprits

Tout s’est embrasé après le décès d’une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini, décédée le 16 septembre dernier après avoir été arrêtée par la police des mœurs. C’est un "port de vêtements inappropriés" selon les autorités qui a mené à cette interpellation, survenue le 13 septembre. Une rencontre fatale pour la jeune iranienne qui est décédée après celle-ci, même si le régime iranien a dévoilé un rapport de l’Organisation médico-légale affirmant que la mort de la jeune femme est liée à une intervention chirurgicale subie dans son enfance. 

La mobilisation se poursuit en Iran, où la situation est de plus en plus tendue dans certaines villes ou régions malgré la répression. A tel point que ces dernières heures, le Quai d'Orsay a expliqué que "tout visiteur français, y compris binational, s’expose à un risque élevé d’arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable".

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