En quelques heures, sa maison a été totalement détruite. Sébastien Sailly est installé depuis de nombreuses années à Union Island. Il a vécu de l'intérieur le passage de Béryl, ouragan de catégorie 5 qui a dévasté l'île. Son récit.
Dans quelques jours, il espère réussir à faire rapatrier son épouse en France, dans la région de Cannes dont elle est originaire. Et avec elle, leur fille âgée de 9 ans.
De la maison où Sébastien Sailly était installé avec sa famille sur une colline de Union Island dans les Caraïbes, il ne reste quasiment rien. Quelques pans de murs. Le toit a été emporté, les fenêtres et les portes arrachées, le mobilier entièrement détruit.
Béryl, le premier ouragan de la saison, est d'une violence rare. Mardi 3 juillet, il a frappé l'île avec une intensité maximale de 5 sur 5. Des vents à 250 km/h. L'île paradisiaque où vivent 3 000 personnes a été dévastée, tout comme l'île voisine de Carriacou.
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Retranchés dans une buanderie
La communication avec le monde a été rétablie grâce au générateur dans lequel Sébastien, pêcheur professionnel et guide de pêche, se félicite aujourd'hui d'avoir investi. La liaison est mauvaise, mais il a réussi à nous relater la façon dont il a vécu l'ouragan.
"Après les alertes, nous nous étions préparés au maximum. Nous nous étions retranchés dans la buanderie", nous explique-t-il.
La buanderie est la seule pièce dont le plafond est en béton. Ça nous a sauvé la vie. Tout le reste de la maison a été rasé.
Sébastien Saillyà France 3 Côte d'Azur
Depuis, Sébastien et sa famille se sont réfugiés dans la maison de son père, un peu moins touchée. "Il doit rester deux ou trois maisons debout sur l'île, pas plus".
D'abord coupé du monde, il a entrepris mercredi soir de débloquer la route pour accéder au village de Clifton. "Par miracle, j'avais une tronçonneuse qui m'a permis de dégager la route. Depuis hier, nous pouvons aller nous ravitailler au village. Les bateaux d'assistance commencent à arriver avec des vivres."
Mais partout sur son passage, ce n'est que paysages de désolation. Maisons détruites. Arbres et pylônes arrachés. Taules enroulées autour des troncs.
C'est comme si une tornade de feu avait traversé l'île.
Sébastien Saillyà France 3 Côte d'Azur
Cannois par sa mère, cet ancien élève du lycée Carnot s'est rapidement installé dans les Caraïbes avec sa famille pour vivre de sa passion pour la pêche. Il n'en est pas à son premier ouragan. Il était là en 2004, lors du passage d'Ivan sur Grenade. Mais il n'en avait jamais vécu d'aussi violent.
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"Nous allons avoir besoin de beaucoup, beaucoup d'aide"
"La Martinique a déjà envoyé des hélicos pour évacuer les grands blessés", a-t-il entendu dire. "Pour nettoyer, les militaires français et peut-être anglais sont attendus, pour évacuer tout ce qui peut l'être". "Nous allons avoir besoin de beaucoup, beaucoup d'aide". Sébastien Sailly a d'ailleurs ouvert une cagnotte en ligne pour toutes les personnes qui voudraient apporter leur aide financière aux sinistrés.
Mercredi, l'ouragan Béryl a poursuivi sa route sur le sud de la Jamaïque, faisant deux morts et d'importants dégâts. Il perd désormais de la puissance. Il ne sera plus classé qu'en catégorie 2/5 lorsqu'il touchera les côtes du Mexique ce jeudi soir (heure de Paris).