Les administrations pénitentiaires doivent avoir accès aux techniques de renseignement, comme la mise sur écoutes des détenus, pour détecter des signes de radicalisation, pour le député Les Républicains Éric Ciotti, en visite à la maison d'arrêt de Nice.
Pour Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes (LR) en visite à la maison d'arrêt de Nice, l'administration pénitentiaire doit être dans la boucle du renseignement pour lutter contre la radicalisation des détenus.
C'est extrêmement important dans la lutte contre le terrorisme, puisqu'on sait que la prison peut être un lieu de radicalisation, etqu'elle peut être malheureusement un lieu de préparation d'attentat
explique t-il.
Les administrations pénitentiaires doivent doivent donc avoir accès aux techniques de renseignement, comme la mise sur écoutes des détenus.
Un amendement dans ce sens
L'élu des Alpes-Maritimes a récemment obtenu l'adoption d'un amendement parlementaire soutenu par le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas prônant cette mesure, dans le cadre de la première lecture du projet de loi sur la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement.Demain, lorsque la loi sera votée, l'administration pénitentiaire pourra procéder à la sonorisation de cellules, à des écoutes sur les téléphones fixes. Dans les prisons où il y a des ordinateurs portables, on pourra utiliser des dispositifs
de captation de données
précise le député.
Une formation à la traîne
L'auteur d'un rapport parlementaire sur les filières jihadistes, publié il y a un an, estime globalement que la formation et l'équipement du personnel pénitentiaire est à la traîne."On avait demandé une grille de détection de la radicalisation harmonisée pour tous les établissements pénitentiaires. Elle le sera peut-être à la fin de l'année 2016. Il y a un temps qui est beaucoup trop long", juge-t-il.
30 000 portables saisis dans les prisons
Le député juge "intolérable" la saisie en prison en 2015 en France de 30.000 éléments de téléphones portables. "Il faut des dispositifs de brouillage, il faut aussi qu'on revienne vers une fouille systématique des détenus et de ceux qui viennent les voir", dit-il."Il y a une menace terroriste très forte, il faut se donner les moyens pour la combattre", a-t-il ajouté.
Le gouvernement a annoncé l'équipement en brouilleurs de 26 prisons sur deux ans, pour un coût de près de 17 millions d'euros, a néanmoins rappelé le député, en soulignant "des progrès".
REPORTAGE: P.MASSA, L.BUYSE
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