Le contrôle technique devrait devenir obligatoire dans quelques mois pour les grosses motos. Les acteurs du secteur sont divisés sur la question, nous les avons interrogés ce dimanche à l'occasion de la fête du deux-roues de Grasse (Alpes-Maritimes).
Sous le soleil et au milieu des allées remplies de passants, Alain Dubois est un homme en colère. Responsable de la commission sécurité routière de la fédération française des motards en colère (FFMC), il est remonté suite à la décision du Conseil d'État la semaine dernière.
La plus haute juridiction administrative française a donné deux mois au gouvernement pour mettre en place le contrôle technique obligatoire pour les deux roues de 125 cm³ ou plus.
"On se bat depuis 10 ans pour éviter un contrôle complément inutile financièrement et techniquement pas justifié" s'emporte Alain Dubois.
"Ces 10 dernières années, la mortalité des deux roues a baissé de 20 % et leur circulation a augmenté de 30 %. On a 0,3% des accidents moto qui sont dus à des problèmes techniques".
Alain Dubois, responsable de la commission sécurité routière de la fédération française des motards en colère (FFMC)
Pour lui, c’est une décision qui est exclusivement punitive et il vaut mieux éduquer que punir, punir en passant par le contrôle technique.
Le major réserviste Franck Taquet n'est pas de cet avis. Il organise une action préventive de sécurité routière lors de la fête du deux-roues pour réduire le nombre d’accidents et de morts sur les routes.
Il pense que le contrôle technique pour les motos, : "c’est une manière de s’assurer que l’usager a un bon état même si le premier facteur d’accident reste la vitesse".
Jean-Pierre Peugeot, intervenant départemental de la sécurité routière, est aussi de son avis : "Je reconnais que c’est très important. Il faudra aussi à l’avenir toucher les petites cylindrées pour que ça aille dans le bon sens".
Pour lui, un bon motard prend soin de sa moto, mais "il faudra quand même courber l’échine comme la loi et l’Europe le demande".
Des motards et des questions
France 3 Côte d'Azur a rencontré de nombreux usagers de deux-roues à Grasse. "C'est une épée de Damoclès pour certains motards. Ça va aussi amener des changements pour les anciennes motos. D’ailleurs ma moto est concernée, elle passera le contrôle sans problème", affirme ce conducteur.
"C’est une charge, mais est-ce que ça n’est pas un mal nécessaire, je pense que oui" reconnait cet autre pilote.
Sami Jradi est mécanicien moto à Grasse. Près de son stand, il nous explique que "il y a du bien et du moins bien. Ça éliminera beaucoup de dangers sur la route, cela concerne surtout les 50 cm² qui sont les plus trafiquées, mais je ne comprends pas qu’ils ne soient pas concernés par le contrôle technique".
La Commission européenne avait imposé dès 2014 un contrôle technique dans tous les pays de l'Union européenne, souhaitant sa mise en œuvre dès janvier 2022 pour les deux-roues de plus de 125 cm³.
Son prix devrait se situer aux alentours de 50 euros en moyenne, en cas de défaut de contrôle, vous risquez une amende de 135 euros et une immobilisation de votre véhicule.