Les huissiers de justice, comme les notaires, qui contestent le projet de réforme des professions réglementées se mobilisent. Les notaires manifesteront le 17 septembre alors que les huissiers feront grève des audiences pénales, des significations de jugement et des citations du 15 au 22 septembre.
A l'origine de la grogne de ces professionnels : le gouvernement pourrait s'appuyer sur les conclusions d'un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) pour libéraliser certaines professions réglementées, dont celles du droit comme les huissiers, les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers des tribunaux de commerce, ou les mandataires judiciaires.
Sont aussi visées, bien d'autres professions comme les kinésithérapeutes, les architectes, ou encore les opticiens.
Ces métiers d'accès limité et à tarifs réglementés présentent, selon ce rapport qui n'a pas été rendu public, une rentabilité nettement supérieure (2,4 fois) à celle du reste de l'économie.
Un projet de loi "croissance", en cours d'élaboration, devrait contenir des mesures relatives à ces professions.
L'ensemble des professions réglementées ont décidé en début de semaine de s'unir contre "la libéralisation sauvage" engagée, selon elles, par le gouvernement.
Mercredi, la ministre de la Justice Christiane Taubira a jugé "forcément insuffisant" le rapport de l'IGF, semblant ainsi prêter une oreille attentive à la préoccupation exprimée notamment par les huissiers et les notaires, qui sont sous sa tutelle.
"Moi, en tant que garde des Sceaux, j'ai surtout le souci de l'accès au droit pour les justiciables", a-t-elle affirmé.
De son côté la Chambre nationale des huissiers a appelé à une grève des audiences pénales, des significations de jugement et des citations du 15 au 22 septembre.
Reportage Verdi Laurent, Delahaye Denise et Espanol Céline :
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