Pascal et Isabelle Massicot-Jouteau sont de Somloire dans le Maine-et-Loire. Avec leur camping-car et leur remorque, ils ont traversé la France pour venir aider et distribuer les dons qu'ils ont collectés. Découvrez leur histoire.
Isabelle et Pascal n'ont pas d'attaches dans les Alpes-Maritimes, pas de famille ou de proches dans les vallées. Mais leur grand coeur, lui est un peu ici, loin de chez eux, depuis les intempéries du 2 octobre.
Ni une ni deux, le couple a lancé l'idée de venir aider et de faire plus de 1000 kilomètres en camping-car pour, à leur façon, participer à l'élan de solidarité. En quelques jours, et suite à un simple message posté sur les réseaux sociaux, ils ont collecté jouets, vêtements, produits de toilette...On vient de Somloire, une toute petite commune à côté de Cholet dans le Maine-et-Loire. Avec mon mari, on a été très touché en voyant les images aux informations. On ne pouvait pas rester sans rien faire face à cette catastrophe...
"On a lancé la petite collecte sur Facebook pour voir si des gens voulaient participer. L'effet a été phénoménal, on ne s'y attendait pas du tout !", se souvient Isabelle encore émue par l'élan soudain et rapide.
Leur appel se propage sur la toile. Ils sont entendus, suivis. Les dons affluent à leur domicile, une société spécialisée leur offre un stock de gel douche, un hôtel-restaurant des draps et des couettes, des particuliers déposent des affaires pour tous les âges aux points de collecte que tient le couple sur le parking d'un supermarché :
1 tonne 5 de dons viennent en quelques jours remplir le pavillon de ces personnes qui l'avouent gênées "on est un peu fou..."Devant un tel succès, leur camping-car s'avère trop petit pour contenir l'ensemble des biens. Une remorque vient s'ajouter. Par solidarité encore, elle est prêtée par un professionel.J'imagine les enfants quand ils vont avoir les jouets... J'imagine leur sourire et rien que cela, c'est bon ! Je fonce !
Dimanche 11 octobre, tout est en place. Il ne reste pas un seul petit espace vide dans leur convoi. Les jouets pour enfants ont remplacé le lit des vacances itinérantes. Pour être le plus efficace possible, Isabelle et Pascal ont limité leurs bagages au strict nécessaire et rempli les placards et rangements de leur véhicule par des fournitures pour les sinistrés.
Camping-car et remorque affichent complet, "à bloc" :Isabelle et Pascal, prennent la route sans même savoir où ils vont dormir.
"Nous avons été accueillis à Saint-Etienne chez des gens que nous ne connaissions pas mais par solidarité, ils nous ont donné un lit" précise Pascal.Une halte chez des inconnus, d'autres donateurs "rencontrés" sur les réseaux sociaux, touchés eux aussi par la situation dans les Alpes-Maritimes.
Au fil de leur voyage, les messages de soutien fleurissent sur leur profil Facebook :
Vous ne nous voyez pas, mais je crois qu'on est beaucoup à être dans le camping-car, dans nos têtes...
Ils roulent et se disent que si un jour, pareille catastrophe devait leur arriver, ils aimeraient eux aussi que des "fous" prennent le volant et partent aider.Plus de 13 heures de route. Ils ont tout calé, organisé, ils savent que c'est à Carros près de Nice que l'essentiel de l'aide s'organise.Merci à vous qui avez fait tout ça pour aider sans rien attendre en retour.
Rendez-vous à Carros
La Protection civile des Alpes-Maritimes y a son poste de commandement mobile, bénévoles et associations locales y organisent les collectes et tri des dons.C'est un vrai camp de base de l'entraide qui s'est ici installé. Ils arrivent à midi, attendus et connus pour être "ceux qui viennent du Puy-du-Fou"... Fou encore...Avec abnégation et motivation, ils aident et donnent. En seulement 3 heures sur place, leur expédition prend tout son sens.
Une journée de route, quelques heures d'aide et déjà l'heure de repartir. 15H30 ce mardi, chemin inverse. A vide.C'est que du bonheur, voir des gens qui sont là pour les autres... Du bonheur !
Isabelle et Pascal sont repartis le camping-car vide et le coeur plein de bonheur et d'envies. "Il ne faut pas s'arrêter là, on va voir pour que notre commune organise une action aussi et on va voir si le parc du Puy-du-Fou pourrait offrir des entrées aux personnes en détresse..." Isabelle ne cesse de rêver, de vouloir, de pouvoir.