Un septuagénaire, habitué des casinos niçois, plusieurs fois condamné, a estimé vendredi dans le procès de Maurice Agnelet que ce dernier était "innocent" du meurtre de sa maîtresse Agnès Le Roux, accusant le "milieu" gravitant autour des établissements de jeux.
Devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, qui juge Maurice Agnelet pour l'assassinat de sa maîtresse, riche héritière d'un casino niçois, Le Palais de la Méditerranée, mystérieusement disparue le week-end de la Toussaint 1977, Bernard Magnin a livré une déposition hors norme, avouant même avoir proposé ses "services" à la mère d'Agnès Le Roux afin de faire parler l'accusé, à la fin des années 1970.
Faire parler l'accusé
La mère d'Agnès Le Roux, Renée Le Roux, qui s'inquiétait de la disparition de sa fille, "est venue me voir et m'a dit "j'ai de fortes convictions de l'implication de Maurice Agnelet", a raconté à la cour Bernard Magnin, costume blanc sur chemise noire."Elle m'a demandé "pouvez-vous le faire parler?" Ben, le faire parler c'est lui mettre la tête dans la baignoire!" a expliqué vendredi le témoin.
"Vous proposez à Renée Le Roux de prendre Maurice Agnelet et le faire parler selon les méthodes de la gestapo?" l'interroge le président de la cour. "Je suis un voyou", reconnaît l'intéressé, avec un naturel désarmant.
"S'il avait été innocent, je l'aurais dit à Renée Le Roux", assure-t-il. Bernard Magnin aurait rendu ce "service" "moyennant finances" pour faire monter son hôtel "en trois étoiles". "Pour ça, je comptais sur Renée Le Roux", dit le témoin. Mais la famille Le Roux ne donnera pas suite.
La main de la "mafia"
Lui innocente Maurice Agnelet, et voit dans le meurtre d'Agnès Le Roux la main de la "mafia". Agnès Le Roux avait vendu en juin 1977 ses parts dans le casino familial au patro du concurrent voisin, Le Ruhl, Jean-Dominique Fratoni, au prix de 3 millions de francs.Mais Bernard Magnin évoque une rumeur circulant à Nice selon laquelle Agnès allait "se dédire" et "redonner la présidence (du Palais de la Méditerranée) à sa mère".