Attentat de Nice : Cazeneuve demande à la police des polices une "évaluation technique" sur le dispositif de sécurité

Le ministre de l'Intérieur a saisi l'Inspection générale de la police nationale "d'une évaluation technique du dispositif de sécurité et d'ordre public" en place à Nice le soir du 14 juillet, au coeur d'une polémique à la suite de l'attentat qui a frappé la ville.

La question de la sécurité sur la promenade des Anglais, le soir du 14 juillet, reste terriblement sensible. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a demandé à la police des polices, jeudi 21 juillet, une "évaluation technique du dispositif de sécurité et d'ordre public" mis en place le 14 juillet à Nice, au soir de l'attentat qui a coûté la vie à au moins 84 personnes.
"Cette enquête administrative" de l'Inspection générale de la police nationale "permettra d'établir la réalité de ce dispositif, alors que des polémiques inutiles se poursuivent", déclare Bernard Cazeneuve, qui évoque une "démarche de transparence et de vérité".

Une enquête de "Libération" sur "des failles"


Cette décision intervient quelques heures après la publication par Libération d'une enquête sur "des failles" dans le dispositif de sécurité. Le quotidien assure que "la communication du gouvernement a, au minimum, travesti la réalité" lorsqu'elle a détaillé, deux jours après le drame, le déploiement policier sur place au moment où un 19 tonnes conduit par Mohamed Lahouiaej Bouhlel a foncé sur la foule, tuant au moins 84 personnes et en blessant 200.

Y a-t-il eu "mensonge" sur ce point, au plus haut sommet de l'Etat, comme l'affirme le quotidien ? Bernard Cazeneuve avait, dans un premier temps, dénoncé, dans un communiqué, "des contre-vérités".

Deux policiers municipaux à l'entrée de la zone piétonne


Le quotidien affirme qu'au moment de l'attaque, seuls deux policiers municipaux étaient présents à l'entrée de la Prom, bloquée par des barrières métalliques et une voiture de la police municipale. Pour étayer cette affirmation, Libération s'appuie non seulement sur les déclarations de témoins, mais aussi sur des photos, dont une, publiée dans ses pages, et où apparaissent, en effet, deux policiers municipaux - "en chasubles jaunes" -. "Ils évoluent dans un trafic encore dense et s’assurent qu’aucun véhicule ne pénètre dans la zone piétonne", décrit le quotidien.

Or, dans un communiqué daté du 16 juillet, soit deux jours après l'attaque, la préfecture assurait que "les points les plus sensibles" de la Prom étaient surveillés par "des équipages de la police nationale, renforcés d’équipages de la police municipale." "C’était le cas notamment du point d’entrée du camion, avec une interdiction d’accès matérialisée par le positionnement de véhicules bloquant l’accès à la chaussée. Le camion a forcé le passage en montant sur le trottoir."

Le même jour, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve déclare à son tour, sur le perron de l’Elysée, que "des véhicules de police rendaient impossible le franchissement de la promenade des Anglais", rappelle encore le quotidien.

Une relève à 21 heures


Où étaient les policiers nationaux évoqués par la préfecture et le gouvernement au moment de l'entrée du camion dans la zone piétonne, peu après 22h30 ? Selon le quotidien, ils avaient, en fait, été "relevés aux alentours de 20 h 30 par leurs collègues municipaux. Il n’y a donc aucune voiture de police nationale susceptible de barrer la chaussée, comme l’assurait la préfecture." Ou plutôt, il n'y en avait plus, puisqu'à cette heure, les policiers nationaux - "deux voitures et six agents" - sont stationnés plus loin, en plein cœur de la zone piétonne. Ce sont eux qui ont tiré sur le camion, permettant d'interrompre sa course meurtrière.

Si ni la préfecture, ni le ministère de l'Intérieur n'avaient fait état de cette relève dans leurs précédentes prises de parole, Bernard Cazeneuve la mentionne dans son communiqué publié en réponse à Libération. Le ministère détaille : "A quelque 400 m de distance de la Prom'Party elle-même ("Gambetta"), un premier point de déviation de la circulation et de contrôle visuel. La police municipale avait comme prévu relevé la police nationale sur ce barrage mentionné par le journal à 21 heures. Ce premier barrage a été franchi par le camion du terroriste en passant par le trottoir."

Virulent à l'égard des journalistes du quotidien, le communiqué dénonce des "procédés (...) qui empruntent aux ressorts du complotisme". Par ailleurs, il annonce que le directeur départemental de la sécurité publique recevra la presse, jeudi, et il reviendra à nouveau sur le dispositif mis en place le soir du 14 juillet.
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