Manuel Valls a appelé vendredi à cesser "les accusations graves et nauséabondes sur un prétendu mensonge d'Etat", face aux soupçons qui ont visé le ministère de l'Intérieur, accusé de travestir la vérité sur la sécurité le soir de l'attentat à Nice.
Le Premier ministre a aussi assuré, dans un entretien au Monde, qu'il n'avait pas envisagé de démissionner, malgré des appels en ce sens dans l'opposition, affirmant que le gouvernement faisait "tout" pour combattre le terrorisme et demandant à l'opposition d'être "digne et respectueuse".
Nombreuses polémiques
"Il faut que cessent les accusations graves et nauséabondes sur un prétendu mensonge d'Etat", a déclaré Manuel Valls, rappelant que, concernant l'attentat de Nice, "l'inspection générale de la police nationale a considéré que les mesures (de sécurité ndlr) n'étaient pas sous-dimensionnées pour un évènement qui ne faisait l'objet d'aucune menace spécifique".Face aux nombreuses polémiques, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait demandé le 21 juillet un rapport à l'IGPN sur le dispositif de sécurité le soir du 14 juillet à Nice, qui n'avait pu empêcher Mohamed Lahouaiej Bouhlel de foncer avec un camion dans la foule, tuant 84 personnes. En pleine polémique entre la municipalité LR de Nice, notamment Christian Estrosi (1er adjoint à la sécurité, président de la métropole), Sandra Bertin, policière municipale chef du Centre de supervision urbain de la ville, avait affirmé avoir reçu des pressions du ministère pour modifier son rapport sur ce dispositif policier.
A la question de savoir s'il avait songé à démissionner alors que certains, à droite, le demandent, Manuel Valls a répondu: "Non. Je comprends la colère et les doutes des Français. Chacun d'entre nous s'interroge en conscience. Est-ce que tout a été fait? Est-ce que nous avons pris conscience du phénomène? Je réponds oui".
"Je demande donc à l'opposition d'être digne et respectueuse", a-t-il ajouté.
Laurent Wauquiez, vice-président délégué des Républicains, a demandé jeudi la démission de Manuel Valls et Bernard Cazeneuve parce qu'"ils refusent de prendre les mesures indispensables" contre "l'islamisme", après l'assassinat d'un prêtre par deux jihadistes mardi à Saint-Etienne-du-Rouvray. Quelques jours après l'attentat de Nice, le Front national avait déjà jugé "inévitable" la démission du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.